Pour optimiser les parcours, TomTom collecte en fait, avec le consentement de ses clients, leurs « temps de parcours ainsi que d'autres informations routières ». Les GPS connectés transmettent pour ce faire en temps réel leur position et leur allure, pour l'information trafic maison, tandis que les autres enrichissent ponctuellement la base de données lorsqu'ils connectent leur appareil à un ordinateur.
TomTom dispose ainsi de 3 000 milliards de relevés de vitesse permettant d'établir des « profils de vitesse » pour n'importe quelle portion routière. C'est à partir de ces moyennes de vitesse à un jour et une heure donnée que la fonction « IQ Routes » propose un trajet tenant compte de l'historique de la circulation.
Si elles servent aux utilisateurs de TomTom, ces données sont également précieuses pour des tiers, et en particulier pour des gouvernements ou des collectivités territoriales. La division TomTom Licensing revend ainsi ces données comme une aide à la décision, dans le but d'améliorer les infrastructures routières et de lutter contre les embouteillages.
À l'heure de la polémique concernant la traque des utilisateurs d'iPhone et d'Android, TomTom a tenu à rassurer ses utilisateurs, pour qu'ils continuent à donner leur consentement et contribuent à ce qui incarne tout de même le fond de commerce de la marque.
TomTom explique donc avoir licencié des données au gouvernement des Pays-Bas, qui les a transmise à son tour à la police. La marque n'aurait « pas prévu ce type d'utilisation », et se serait retrouvée devant le fait accompli. Elle assure que les données sont transmises de manière parfaitement anonyme. Aucun autre gouvernement n'aurait enfin acheté de données.
Les conditions de licence l'interdiront à l'avenir. Mais à moins d'être dans les petits souliers des autorités, reste qu'il sera naturellement impossible de s'en assurer.