Mais au lieu de se contenter de réclamer l'accès au compte TorMail ciblé, le FBI a demandé « une copie des données du serveur email de TorMail, incluant le contenu des comptes utilisateurs » explique un document de justice publié par Wired. TorMail était à l'époque hébergé en France par Freedom Hosting, un service qui s'est fait une spécialité de l'hébergement de « sites cachés », accessibles uniquement en passant par Tor. Le datacenter français dans lequel Freedom Hosting louait des services aurait lui-même travaillé avec le FBI sur cette affaire : selon Wired, il pourrait s'agir d'OVH, qui annonçait en juillet 2013 avoir fait face à « plusieurs affaires juridiques lié à l'utilisation de plusieurs réseaux TOR dans le cas de la pedo » (sic), interdisant au passage l'usage de TOR sur ses serveurs. OVH n'a pas souhaité commenter cette information.
De son côté, TorMail précise sur sa page d'accueil que le service n'a « aucune information à donner, et ne répondra à aucune assignation ou ordonnances de la cour. Ne vous dérangez pas à nous contacter au sujet d'informations sur le contenu de la boîte de réception d'un utilisateur TorMail, vous seriez ignoré. »
Quoi qu'il en soit, la récupération de données liées à TorMail par le FBI suscite des craintes dans le milieu du « Darkweb », ou Web anonyme - mais pas tant que ça - puisque le bureau fédéral américain peut utiliser ces informations dans le cadre d'autres affaires. L'administrateur de Silk Road, connu sous le nom de « Dread Pirate Roberts », avait d'ailleurs publié lui-même un message sur Reddit peu de temps après l'action du FBI à l'encontre de Freedom Hosting, laissant entendre que TorMail pouvait avoir été compromis. Quelques semaines plus tard, les autorités fermaient la place de marché controversée, arrêtant son administrateur au passage. Le lien entre les deux affaires n'est pas établi, mais le FBI pourrait bien avoir une véritable carte en main dans sa lutte contre le Web caché.