ZOOM Cloud meetings

La Cour suprême de Singapour a, semble-t-il, signé une sinistre première : elle a condamné à mort un détenu en utilisant la solution de visioconférence ZOOM. La peine capitale a en effet été prononcée à distance, à l'encontre d'un prévenu reconnu coupable… de trafic de drogue.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les outils de visioconférence comme ZOOM ont connu un essor spectaculaire. Des millions d'utilisateurs s'en sont ainsi emparés à travers le monde, pour le télétravail, des réunions à distance ou des apéros virtuels.

La peine capitale pour une affaire de trafic de drogue

Mais la justice singapourienne a vraisemblablement inauguré un nouvel usage. La Cour suprême de la cité-État s'est en effet servie de ZOOM pour condamner à mort un individu. Il s'agit d'un individu malaisien, Punithan Genasan, qui a été reconnu coupable de complicité de trafic de drogue, une affaire remontant à 2011. Et Singapour entend appliquer une politique de « tolérance zéro » dans ce domaine, une approche confirmée par ce verdict.

Le recours à la solution de visioconférence a été décidé « conformément aux mesures visant à minimiser la propagation du Covid-19 », d'après un porte-parole de la Cour suprême. Celle-ci avait d'abord pris soin de contacter l'avocat de la défense, qui a accepté le principe d'une sentence prononcée à distance. Et on imagine que, de son côté, Punithan Genasan a dû se sentir rassuré de ne pas être exposé au virus (ce ne serait pas le moment de tomber malade).

Recours à ZOOM, malgré les polémiques sur sa sécurité

S'il n'est pas surprenant de voir la justice employer une application de visioconférence dans le contexte actuel, le choix de ZOOM peut toutefois interpeller. Car l'outil a été régulièrement pointé du doigt pour son manque de sécurité. Son utilisation a, par conséquent, été bannie par plusieurs organisations, parmi lesquelles SpaceX, la NASA, Google ou… le ministère de l'Éducation nationale de Singapour.

Après avoir été loué pour sa gestion de la crise sanitaire, le petit pays est actuellement confronté à une deuxième vague d'infections. À ce jour, plus de 18 000 personnes auraient été contaminées sur le territoire, pour 22 décès enregistrés.

Source : CNET