L'application de navigation préférée des automobilistes s'est révélé être une arme à double tranchant pour ce trafiquant de drogue. Waze l'a mené tout droit dans les filets de la police anglaise.
La technologie peut jouer des mauvais tours dans le monde du trafic de stupéfiants, surtout si on oublie de l'utiliser intelligemment. Eleftherios Kentoglou, 25 ans, l'a appris à ses dépens. Ce dealer opérant à Aylesbury, une ville au nord-ouest de Londres, pensait que Waze (mise à jour au mois d'avril) était sa compagnonne parfaite pour l'accompagner dans son activité criminelle. Raté ! Ce qui devait être un soutien technique s'est en réalité transformé en talon d'Achille.
La piste numérique qui mène au dealer
Repéré au volant de sa Toyota sur un parking public, Kentoglou n'imaginait certainement pas que son smartphone allait le trahir. Jugeant l'homme suspect, les forces de l'ordre décidèrent de fouiller sa voiture. Les recherches n'ont pas duré longtemps et le jeune homme a rapidement avoué, menant les policiers à découvrir dix sachets de drogue nichés dans la portière conducteur.
Clou du spectacle lors de la fouille : l'écran du téléphone de Kentoglou. Waze y tournait en boucle, affichant un historique d'adresses récentes. Chacune d'entre elles correspondait à un lieu connu des autorités comme repaire de consommateurs de drogue. Sans le savoir, le dealer avait laissé derrière lui un chemin tout tracé, digne du Petit Poucet.
Waze : le GPS qui mène au tribunal
Iwona Boesche, avocate de la défense, a tenté d'atténuer la responsabilité de son client. Selon elle, Kentoglou, venu au Royaume-Uni pour travailler, aurait été manipulé par des individus l'incitant à vendre de la drogue. L'utilisation de Waze n'aurait pas été son initiative, mais celle de ses « patrons », qui configuraient chaque destination pour lui. Un véritable service de livraison à la Uber Eats (ou « Uber Shit », comme l'avait surnommé Gérald Darmanin). Malgré ces explications, la justice a rapidement rendu son verdict. Kentoglou a ainsi écopé de 25 mois de prison, avec la menace d'une expulsion à sa libération.
Cette affaire n'est pas sans rappeler les mises en garde répétées de la police dans plusieurs pays à propos de l'usage de Waze. L'utilisation détournée de l'app pour signaler la présence de contrôles routiers inquiète les autorités, qui y voient un moyen pour les criminels d'échapper à leur vigilance. En France, la réponse a été radicale en 2021 : l'interdiction pure et simple pour les applications de navigation (Coyote, TomTom) d'indiquer l'emplacement précis des contrôles routiers.
Morale de l'histoire d'Eleftherios Kentoglou : la technologie n'est pas toujours un bon bouclier contre la justice. Un constat encore plus vrai lorsqu'elle est mal utilisée, comme c'est le cas ici.
Source : Autoevolution