Selon une étude publiée par le Journal of Business Ethics, les gens seraient plus susceptibles de mentir dans le cadre d'une communication par SMS que lors d'une conversation téléphonique, ou encore en face-à-face. Un constat qui a étonné les responsables de l'enquête.
Pour établir ce constat, les chercheurs ont étudié le comportement de 140 étudiants réunis en binômes dans le but de réaliser un jeu de rôles : l'un des étudiants avait alors le rôle d'un agent de change, tandis que l'autre jouait un acheteur d'actions en bourse. La personne jouant le rôle du courtier gérait un portefeuille d'actions perdant 50% de sa valeur en une semaine, et avait donc pour consigne d'en faire acheter un maximum à l'acheteur pour les liquider.
L'enquête a ainsi révélé que les faux courtiers étaient plus susceptibles de s'engager sur la voie de la duplicité lorsque le contact avec leur faux acheteur était établi par SMS. Cette façon de communiquer s'est ainsi avérée plus propice à l'oubli d'informations capitales, notamment la valeur de l'action, alors que des conversations en face-à-face ou par téléphone comportaient plus d'honnêteté.
Les chercheurs ont établi qu'il y avait moins de risque de se trahir à l'écrit puisque les signaux émotionnels sont nettement atténués. Néanmoins, un constat les a tout de même étonnés : les personnes ayant menti par le biais de SMS ont eu un sentiment de colère plus fort envers eux-mêmes, que ceux ayant menti par téléphone ou de visu.
« Nous en avons déduit qu'une relation instantanée, une certaine confiance immédiate s'établissent lorsque vous parlez à quelqu'un face à-face, et que cela agit comme un tampon et une immunisation - presque comme un vaccin - contre les réactions négatives. Les gens sont énervés ou bouleversés quand ils ont menti de visu, mais quand ils ont menti dans le cadre d'une communication plus restreinte, ils le sont encore plus » a commenté le professeur Ronald Cenfetelli, qui a co-écrit l'étude.
En somme, mentir par SMS s'avèrerait plus facile que mentir par téléphone ou face-à-face, tout en étant au final plus difficile à vivre : un cruel dilemme pour les adeptes du bobard...