Dans son dernier observatoire sur les marchés télécoms, l'ARCEP confirme la bonne santé des opérateurs sur l'année 2021, après une dernière décennie délicate. L'autorité évoque « un marché grand public dynamique ».
Comment se portent les télécoms français ? Plutôt bien, à en croire les données extraites de l'observatoire annuel du régulateur du secteur, l'ARCEP. Un premier élément vient le confirmer : un chiffre d'affaires en hausse de 2,5 % (à 36,2 milliards d'euros HT) qui vient mettre fin à 10 années de recul. Les opérateurs sont portés par la croissance de la branche grand public et l'essor de la fibre optique.
Des revenus qui repartent à la hausse grâce aux consommateurs
L'an dernier, les opérateurs ont été bien aidés par les services mobiles, dont les revenus ont progressé de 5 % après deux années assez moyennes (+0,8 % en 2020, +2,5 % en 2019, année d'avant-COVID). Le revenu lié à la vente de smartphones est nettement reparti à la hausse (+7 % en 2021), retrouvant son niveau de 2019 après une année 2020 évidemment marquée par la fermeture des points de distribution physiques (-7 %).
Les revenus issus des services fixes, qui sortaient de 10 ans de baisse continue, enregistrent en 2021 une nouvelle hausse (+0,5 %), très légère certes, mais comparable à celle de 2020. Ce regain de croissance est encore une fois soutenu par les ventes d'abonnements à haut et très haut débit auprès du grand public, alors que le marché entreprise recule.
Les investissements, eux, progressent encore de 1,5 milliard d'euros en 2021, pour atteindre 14,9 milliards d'euros (hors achats de fréquences, qui ont pesé pour 664 millions d'euros) sur l'année. Ces investissements proviennent en grande partie des déploiements des boucles locales en fibre optique de bout en bout et de la 5G.
Grand soleil sur fibre, roaming et cartes SIM
L'effet « très haut débit » est visible depuis 2015, mais il ne s'estompe pas vraiment. En revanche, depuis 2020, l'accès au très haut débit se fait intégralement par des abonnements en fibre optique. Fin 2021, on en comptait 14,5 millions en France, soit 4,1 millions de plus que l'année précédente. En juin 2022, 16,3 millions de locaux français disposaient d'un abonnement à la fibre.
Avec la reprise des déplacements à l'étranger en 2021, les usages en roaming out (c'est-à-dire l'utilisation des réseaux des opérateurs étrangers) ont été boostés. Les communications vocales ont bondi de 15 %, et le trafic de données, de 49 %. Les SMS aussi sont repartis à la hausse (+6 %) après avoir chuté de moitié en 2020. Leur usage à l'étranger reste malgré tout famélique.
D'autres données ont aussi été communiquées par l'ARCEP, comme le nombre de cartes SIM. Au 31 décembre 2021, elles étaient 80,8 millions en activité, 9 sur 10 d'entre elles étant des forfaits. Plus de 8 cartes sur 10 étaient actives sur les réseaux 4G pour moins de 4 % sur le réseau 5G. Mais ce dernier résultat a nettement progressé au cours de l'année 2022 sans que l'on connaisse, à date, les chiffres exacts.
En revanche, il y a une ombre au tableau des opérateurs. Le nombre de salariés employés directement par les télécoms était de 98 000 au 31 décembre dernier. Celui-ci diminue à un rythme compris entre 3 000 et 4 000 chaque année, depuis 2013 tout de même. En 2021, les effectifs des opérateurs ont perdu 4 000 nouvelles têtes.