Premier à dégainer, l'opérateur-filiale du groupe de BTP a rapidement délivré ses objectifs alors que le marché grand public de cinquième génération est sur le point d'être lancé.
C'est en marge de la publication de ses résultats trimestriels que Bouygues Telecom a annoncé, jeudi 19 novembre, le lancement commercial prochain de la 5G. L'opérateur a précisé ouvrir son réseau mobile le 1er décembre 2020, ce qui fait d'ailleurs symboliquement de lui le premier à communiquer avec précision sur un calendrier de mise sur le marché.
Un mix de nouvelles antennes et de migration d'antennes 4G existantes pour porter le réseau 5G
En cette fin d'année, la 5G devient un enjeu de taille pour les opérateurs télécoms, alors qu'ils ne sont pas tous forcément sur la même longueur d'onde s'agissant du lancement de la technologie de cinquième génération. Mais Bouygues Telecom l'assure : il « ouvrira commercialement son réseau le 1er décembre 2020 ». Il n'y a donc plus de doute. C'est bien en 2020 que la 5G fera ses premiers pas auprès du grand public en France.
Bouygues Telecom en a également dit plus sur le développement de son réseau 5G. Il évoque, ce jeudi, « un objectif de couverture nationale d'ici un an ». Attention, une couverture nationale ne signifie pas une couverture de 100% de la population, mais plus une couverture des zones très denses du territoire. Nuance faite, l'opérateur va devoir s'affairer pour satisfaire à ses ambitions.
Aujourd'hui, Bouygues Telecom a installé environ 21 000 sites mobiles dans toute la France. L'entreprise vise à présent les 28 000 sites, d'ici 2023. Et pour déployer son réseau 5G, l'opérateur a décidé, d'un côté, d'installer de nouvelles antennes, pour pouvoir utiliser la bande de fréquence réglementaire 3,4 - 3,8 GHz, et d'un autre côté, de pousser la migration progressive des bandes de fréquences 4G en 5G.
Bouygues Telecom, le moins dépensier à l'issue des enchères
Nous n'irons pas jusqu'à dire que Bouygues Telecom a fait le pari de l'austérité concernant la 5G, mais l'opérateur s'en sort très bien financièrement, puisqu'il est celui qui a dépensé le moins d'argent pour décrocher des fréquences. Au total, Bouygues a enlevé 70 MHz dans la bande 3,5 GHz, comme son concurrent Free, contre 80 MHz pour SFR et 90 MHZ pour Orange.
Les enchères 5G coûtent et coûteront (les sommes seront versées sur quinze ans) 602 millions d'euros à l'opérateur. 350 millions d'euros pour le bloc initial de 50 MHz, et 252 millions d'euros pour les deux blocs additionnels. Un prix jugé « raisonnable » par l'entreprise, qui détient près du quart du spectre français disponible, mais qui sera légèrement défavorisée notamment face à Orange, qui bénéficie d'une plus large plage qui le protégera davantage des potentielles saturations.
De façon plus globale, Bouygues Telecom se concentrera sur le maintien d'une bonne qualité de service dans les zones très denses, où la consommation de données augmente de 40% par an, avant de s'adapter aux nouveaux usages qui découleront de la 5G, que ce soit chez les consommateurs ou du côté des entreprises.
Source : communiqué de presse