Bouygues Telecom, le groupe Colas et la start-up Syslor viennent de mener une expérimentation mêlant à la fois 5G et réalité augmentée, qui montre que le chantier 4.0 représente bien un modèle d'avenir.
La 5G et la réalité augmentée comme catalyseurs de la numérisation des chantiers ? C'est tout le pari de Bouygues Telecom et de ses partenaires. L'opérateur a annoncé, mardi, avoir mené avec succès une expérimentation en conditions réelles pour mesurer l'apport de la technologie de cinquième génération aux diverses solutions de réalité augmentée, le tout sur des chantiers de travaux en sous-sol. « Aujourd'hui, le Chantier 4.0 n'est plus une fiction, mais bien une réalité », nous dit-il.
Suivre et superviser les travaux de réseaux enfouis depuis un smartphone
Pour soutenir et répondre aux besoins des entreprises de travaux publics, la start-up messine Syslor, spécialisée dans la visualisation des réseaux en réalité augmentée, a développé une solution qui permet de voir, sur un smartphone, les réseaux enfouis. Ici, on parle de réseaux en sous-sol, donc eau, gaz et électricité.
Sur l'un des chantiers de Colas, la filiale de Bouygues Telecom qui œuvre dans le secteur de la construction, des infrastructures de transport et de l'aménagement urbain, a utilisé cette solution à l'aide de la 5G. Elle a permis à l'entreprise de réaliser les tracés et de gagner du temps dans la réalisation des travaux d'excavation. En outre, elle a aussi aidé à identifier les zones à risque.
L'objectif premier de cette expérimentation était de détenir les dernières informations et/ou documents concernant le chantier à jour, et ce durant la totalité des travaux. Toute l'opération fut un accès, puisqu'en fin de chantier, tous les acteurs ont pu assurer un récolement plus agile pour se conformer aux obligations légales des travaux à proximité de réseaux, le tout grâce à une capture vidéo.
La création d'un jumeau numérique, grâce au réseau mobile et à la réalité augmentée
Tout au long des travaux, l'ensemble des informations recueillies a grandement facilité la création d'un jumeau numérique du chantier. Durant les travaux, cela a permis d'identifier et de géolocaliser précisément la conduite pour la reporter sur les plans de recollement par photogrammétrie, pour transmettre ensuite au client un plan à jour. Ce jumeau numérique servira également dans l'avenir, en permettant au gestionnaire du réseau sous-terrain de planifier avec précision ses futures interventions.
L'apport de la 5G est indéniable. Très rapidement, et à condition évidemment que la zone en travaux soit couverte par une antenne, la technologie mobile de cinquième génération « permet d'envoyer la vue exacte de ce qui se passe, avec une notion de positionnement centimétrique », explique le directeur commercial de Syslor, Sébastien Graziotin, qui insiste donc sur la précision du procédé. « Je prends mon téléphone, je filme, j'appuie sur envoyer. C'est directement disponible depuis un navigateur internet, sur n'importe quel ordinateur ».
Qu'il s'agisse d'un réseau gaz, eau, électricité ou fibre, tout ce qui a été cartographié peut ensuite être projeté. « La 5G démultiplie les bénéfices de notre innovation : les échanges chantier-bureau sont simplifiés, la remontée d'information se fait quasi-instantanément… tout devient encore plus fluide et plus simple pour le chef de chantier », poursuit le représentant de Syslor. De grandes quantités de données donc, transmises à vitesse grand V et avec une latence réduite, au service de la construction 4.0.