Si le rachat de Voo par Orange se concrétise, les conséquences pour le consommateur pourraient être intéressantes ou contraignantes. L’association de consommateurs Test Achats se dit inquiète.
Nethys, la maison mère de l’opérateur Voo, est en négociation actuelle exclusive avec le géant Orange pour la vente de sa filiale. Pour l’heure, les deux acteurs se contiennent de dévoiler quoi que ce soit à la presse.
Un positionnement prometteur
Ce n’est pas la première fois qu’une proposition de rachat de la filiale Voo est présentée à Nethys. En effet, le fonds d'investissement américain Providence avait émis une offre entre 1,1 et 1,2 milliard d'euros lors d’une tentative de rachat qui n’a finalement pas vu le jour. En 2021, la valorisation de Voo a été estimée à 1,8 milliard d'euros.
Autant dire que la filiale belge d’Orange a décidé de mettre le paquet en proposant d’acquérir 75 % des parts (moins une action) appartenant au groupe Nethys. Un investissement justifié par la position délicate dont souffre Orange aujourd’hui vis-à-vis de ses concurrents. La société ne dispose pas de son propre réseau et est donc contrainte de louer des infrastructures concurrentes telles que Voo et Telnet pour son fonctionnement.
L’éventuelle reprise de Voo permettrait à Orange de proposer des packs domestiques internet et TV tout en ayant un contrôle total de cette offre et du réseau client. Celle-ci aurait comme conséquence de rétrécir le champ de la concurrence avec uniquement deux opérateurs au lieu des trois actuels.
À quoi doit s’attendre le consommateur
Cette acquisition pourrait avoir de multiples conséquences pour le consommateur. La première impactera certainement les cartes SIM des clients Voo qui se verront changer de réseau. Ensuite vient la question importante du prix des services. Réduire la concurrence implique de réduire la pression sur les tarifications et donc une hausse éventuelle des prix et des offres moins avantageuses pour le client.
Une éventuelle conséquence positive serait la modernisation du réseau du câble de télédistribution par son nouveau propriétaire, ce qui permettrait aux habitants des villages de Wallonie de bénéficier du haut débit par exemple.
L’association de consommateurs Test Achats rappelle que la Belgique est déjà mauvaise élève au classement européen des prix des télécoms, en proposant de moins en moins de choix à ses citoyens. Cette mutation du marché Belge à un quasi-duopole, qui suivrait la disparition de Voo, devra être réfléchie. L’association espère du gouvernement actuel des décisions qui permettraient au marché belge de devenir plus compétitif.
Source : La Libre