C'est la fin de l'aventure britannique pour Orange. Le français annonce la cession de sa participation dans l'opérateur local EE - anciennement connu sous le nom d'Everything Everywhere -, qu'il co-détenait depuis 2010 avec son homologue allemand Deutsche Telekom. Le prix de cession a été fixé à 12,5 milliards de livres, soit 15,7 milliards d'euros - 2 milliards de plus qu'attendu -, réparti à parts égales entre les deux cédants.
EE, numéro un britannique de la téléphonie mobile avec 33,8% de parts de marché, entrera dans le giron de British Telecom (BT), également leader, mais sur le fixe. Celui-ci était entré en négociations avec l'espagnol Telefonica afin de tenter de mettre la main sur sa filiale mobile britannique, O2 - troisième dans le secteur. Avec EE, BT revient dans le mobile par la grande porte, et pourra proposer des offres convergentes.
La coentreprise entre Orange et Deutsche Telekom était née il y a quatre ans de la fusion d'Orange UK et de T-Mobile UK. Le but à l'époque était de répartir les efforts en matière d'investissements sur la 4G, ce qui a été réalisé. Sur l'Internet fixe, c'est une autre histoire. D'après un expert du secteur interrogé par Les Echos, « ils (Orange) n'ont pas vraiment réussi à faire ce qu'ils voulaient avec Deutsche Telekom. Et la convergence du secteur les incitait à mettre le paquet dans le fixe. Ce dont ils n'étaient pas forcément capables ».
Du cash pour racheter et se désendetter
L'ex-France Télécom était arrivé sur le territoire britannique en 1994 avant de racheter Orange auprès de Vodafone, le 31 mai 2000, pour 50 milliards d'euros. Il avait commencé à en adopter le nom en 2007 afin de mieux s'exporter, pour l'adopter définitivement en 2013. Alors que le français avait payé le prix fort pour s'implanter en Grande-Bretagne, il réoriente aujourd'hui sa stratégie vers d'autres marchés en Europe.En se retirant d'EE - même s'il conserve une petite participation de 4%, contre 12% pour Deutsche Telekom -, Orange empochera l'équivalent de 5,9 milliards d'euros, des fonds bienvenus pour mener à bien le rachat de l'opérateur espagnol Jazztel, qui devrait lui coûter 3,4 milliards d'euros. Les fruits de la cession permettront également à l'opérateur français de réduire son endettement, évalué actuellement à 31 milliards d'euros.