Après l'échec de la méga-fusion entre Orange et Bouygues Telecom en avril 2016, l'opérateur historique aurait continué à mener des tractations, en vue de relancer la consolidation du secteur à laquelle il tient tant. D'après Challenges, la société de Stéphane Richard a récemment rencontré Vincent Bolloré, le patron de Vivendi. Si le groupe est sorti des télécoms fin 2014 en revendant SFR, d'autres actifs intéressent Orange, comme Canal+.
L'opérateur pourrait entrer dans le capital du groupe audiovisuel à hauteur de 20 %, accentuant sa stratégie de convergence entre tuyaux et contenus - massivement adoptée par SFR, dont la maison-mère a acquis les droits de la Premier League, racheté un chapelet de médias, créé plusieurs chaînes de sport... Ce n'est pas tout, car le groupe de Vincent Bolloré cèderait aussi à Orange des actions Telecom Italia, dont il détient 24,9 % des parts.
La particularité de l'opération serait d'avoir été pensée par Jean-Marie Messier, ami de Stéphane Richard, ex- PDG de Vivendi à la fin des années 90, mais surtout précurseur de la convergence du contenu et du contenant.
Un démenti partiel
« Le deal est loin d'être bouclé », précise Challenges, mais il assure que les deux PDG « en ont bien discuté »,et que « leurs équipes se sont même rencontrées récemment sous prétexte d'une renégociation de contrat de diffusion ». Orange s'intéresserait aussi à la société de production Banijay, dont Bolloré détient 26 %. Pour l'instant, il dément, même si un proche de Stéphane Richard considèrerait l'entrée dans Telecom Italia.
Stéphane Richard, PDG d'Orange, regarde de près Telecom Italia, que se bataillent Xavier Niel et Vincent Bolloré - Crédit : AFP.
« Orange discute évidemment avec tous les acteurs de contenu dans un secteur en constante évolution, mais le groupe dément formellement avoir conclu le moindre accord secret avec Vivendi et incluant Canal+ et Telecom Italia », a déclaré un porte-parole à Reuters. Une tournure qui n'exclut donc pas des discussions hors Vivendi.
Reste que toute négociation est conditionnée à l'aval de l'État, actionnaire à 23 % de l'ex-France Telecom. C'est lui qui, en imposant des conditions plus strictes qu'il ne le voulait à Bouygues, a contribué à faire achopper son rachat. Dans le cas de Vincent Bolloré, il ne fait pas l'unanimité au sein de l'exécutif. À commencer par François Hollande qui l'a qualifié, dans Conversation privées avec le président, de « pirate » et de « catho intégriste »...
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