© LucasArts
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Pour faire en sorte que l'iconique voix originale du non moins iconique Dark Vador soit éternelle, Disney utilisera désormais une IA.

Après 45 ans de bons et loyaux services, James Earl Jones, l'acteur vocal original de Dark Vador, passe ainsi le flambeau à une start-up ukrainienne et son algorithme appelé Respeecher pour reproduire sa voix telle qu'elle était en 1977.

« Votre manque de voix me consterne »

À l'âge de 91 ans, l'acteur estime qu'il est temps de raccrocher le casque de Dark Vador et de prendre une retraite bien méritée. Une décision qui a forcé Disney à trouver un successeur digne de ce nom pour prêter sa voix à l'un des plus grands méchants de la pop-culture.

Leur choix s'est finalement porté sur… une reproduction de la voix de James Earl Jones, avec son accord plein et entier. Pour y parvenir, Disney s'est alloué les services d'une start-up ukrainienne ayant développé l'intelligence artificielle Respeecher. Cet algorithme permet en effet de créer de nouveaux dialogues à partir d'échantillons de voix d'acteurs, peu importe l'ancienneté de la performance.

Cela est peut-être passé inaperçu, mais Respeecher a d'ailleurs été l'objet d'une première mise en selle sur la série Obi-Wan Kenobi. Si James Earl Jones était présent en tant que « parrain bienveillant », c'est bien l'intelligence artificielle ukrainienne qui a prêté sa voix à Dark Vador dans une majeure partie des scènes de la série.

« Je subodore quelque chose… »

Si la transition s'est ici faite avec l'accord de l'acteur original, une telle pratique pose toutefois des questions éthiques et de droit d'auteur. Il se pourrait en effet que certains utilisent de telles méthodes pour reproduire des performances vocales d'acteurs depuis longtemps éteints, sans avoir à demander leur accord.

Les ayant-droits de l'acteur défunt auront bien sûr leur mot à dire sur la question, mais les entités puissantes telles que Disney arrivent généralement assez aisément à obtenir ce qu'elles souhaitent.

Au-delà des acteurs défunts, cela pose aussi question quant à la fonction même d'acteur vocal. S'ils peuvent être aisément remplacés par une intelligence artificielle, est-ce encore nécessaire de s'allouer les services d'acteurs faits de chair et d'os ? La place des artistes face au développement des créations par intelligence artificielle doit être prise en compte.

En l'absence de véritable cadre légal, des mesures temporaires ont déjà été prises, notamment concernant l'art assisté par l'intelligence artificielle. Certaines communautés comme Getty Images ont ainsi banni des œuvres visuelles créées par IA.

Source : Vanity Fair