Depuis que YouTube a durci ses règles en matière de respect des droits d'auteur et de contrôle du contenu monétisé, la plateforme est restée plutôt discrète face à la grogne des créateurs de vidéos « originales » empruntant cependant des éléments à des entreprises tierces. Du côté des YouTubers spécialisés dans le podcast de jeux vidéo, notamment, le ton est monté rapidement, au fur et à mesure de la réception de messages d'alertes concernant des violations de copyrights diverses, et l'annonce de l'arrêt de la monétisation de certaines vidéos. Un manque à gagner pour des personnes qui vivent de ce modèle économique.
Dans un long message envoyé aux personnes concernées, YouTube explique enfin sa démarche : concrètement, le système de scan de vidéo a été élargi la semaine dernière à « davantage de chaînes », incluant les réseaux multi-canaux (MCN) comme Machinima, pour ne citer que lui. « Par conséquent, certaines chaînes, y compris de nombreuses chaînes dédiées aux jeux vidéo, ont reçu des réclamations émanant des détenteurs de droits audio ou vidéo. »
YouTube explique ensuite qu'une vidéo intégrant plusieurs types de contenu comme un extrait de film, de jeu, mais également de musique, les sources de réclamations sont nombreuses. Dans de nombreux cas, la musique semble d'ailleurs être le principal souci, et l'explication sur ce point est intéressante : « les droits en ligne sont souvent revendus à des entreprises comme des labels ou des agrégateurs. Même si vous ne connaissez pas les propriétaires, ça ne signifie pas nécessairement que leurs revendications ne sont pas valides » explique le service.
Dans le cas des vidéos de jeux, le fait que certains éditeurs soutiennent les créateurs de contenus ne change donc pas nécessairement la donne et n'est pas forcément synonyme d'absence de blocage de la vidéo ou de la monétisation : en effet, les studios et éditeurs de jeux n'ont pas toujours les droits étendus concernant la musique intégrée dans lesdits jeux. Leur utilisation en ligne, sur une plateforme comme YouTube, entre donc dans un cadre légal différent.
Modifier les pistes son
YouTube ajoute un lot de recommandations concernant le contenu signalé aux propriétaires de chaînes : le service permet, entre autres, de voir précisément quel moment de la vidéo pose problème. A l'heure actuelle, seul le contenu audio peut être modifié à la volée pour une vidéo déjà en ligne, via un outil en bêta. Seules les vidéos de moins de 10 000 vues sont concernées pour l'instant, mais YouTube précise que cette perspective sera élargie par la suite.
Dans d'autres situations, la plateforme rappelle qu'il est toujours possible de demander l'accord express des ayants-droit pour utiliser un contenu protéger et permettre à la vidéo d'être exploitée. Dans le cas contraire, il faut modifier la vidéo en conséquence. « Beaucoup de jeux permettent de désactiver la musique de fond, tout en laissant les effets sonores actifs. Et si vous cherchez de la musique libre que vous pouvez utiliser gratuitement (et en la monétisant) consultez notre bibliothèque audio » explique YouTube.
La plateforme promet d'étoffer ses services permettant de retravailler le contenu posant problème en matière de droits d'auteur. « Nous voulons nous assurer que nous fournissons les bonnes fonctionnalités pour que tout le monde puisse continuer à prospérer » conclut YouTube. Reste à savoir si ce sera suffisant pour calmer la grogne des YouTubers.