Le service de vidéo en ligne de Google veut lancer de nouveaux contenus interactifs qui seront directement influencés par le choix des spectateurs.
À l'instar de Netflix, qui a mis en ligne un épisode spécial de Black Mirror en fin d'année dernière dans lequel le spectateur pouvait faire ses propres choix en prenant des décisions qui orientaient le scénario dans diverses directions, YouTube devrait à son tour prochainement se lancer dans les contenus évolutifs selon les choix des spectateurs, comme le rapporte Bloomberg.
Le contenu interactif, plus addictif que le contenu traditionnel
Après l'essai de Netflix et le succès - certes contesté par l'éditeur - de Bandersnatch, YouTube s'est probablement dit que ce nouveau genre de narration a un avenir, même s'il vient à peine de sortir de l'oeuf. Placée sous l'autorité de Ben Relles, le patron de la programmation non scénarisée de YouTube Originals, une équipe dédiée est chargée de développer des contenus interactifs incitant à la participation pleine et entière des spectateurs.Tout en visionnant l'émission ou la série, ces derniers peuvent directement prendre part au déroulement de l'intrigue, se sentir davantage concernés par l'histoire, et toujours plus proches des différents protagonistes. Et cela est possible grâce à un pas technologique récemment franchi : « Nous disposons maintenant de nouveaux outils et d'opportunités incroyables pour créer et raconter des histoires multicouches et interactives », rapporte la responsable de la programmation originale de YouTube, Susanne Daniels.
Le double avantage du genre pour YouTube
Le but de YouTube n'est pas seulement de faire plaisir à ses utilisateurs, il est aussi et surtout économique. D'une part, la narration participative est plus addictive qu'une série dite classique. Du moment que le spectateur prend conscience qu'il peut explorer différents pans de l'histoire et jouir d'un pouvoir d'influence sur le cours des événements, il est naturellement tenté d'offrir plus de temps à la plateforme de streaming.Qui dit « plus de temps sur la plateforme » dit « monétisation ». YouTube voit une opportunité de gonfler ses gains en vendant davantage d'annonces sur ses programmes qui restent plus longs qu'un programme traditionnel (plus de 5 heures de fiction pour Black Mirror : Bandersnatch !).
En outre, notons que Netflix et YouTube ne sont pas les seuls à s'intéresser à ce nouveau marché. Une concurrence prend forme notamment avec l'arrivée du géant de la grande distribution, Walmart, qui a investi quelques 250 millions de dollars, excusez du peu, dans une entreprise, Eko, chargée de développer des contenus interactifs.