Toyota-Beyond-Zero

Dans le cadre d’un événement organisé en banlieue parisienne, Toyota a levé le voile sur son plan d’investissement « Beyond Zero » (comprendre « Aller au-delà de l’objectif zéro mission »). À travers ce projet, Toyota dit vouloir devenir le leader mondial de la mobilité. La firme japonaise a également profité de l’occasion pour présenter la seconde génération de sa voiture à hydrogène, la Mirai 2.

Bien que Toyota occupe la deuxième place mondiale des plus grands constructeurs automobile derrière le groupe Volkswagen, il nourrit l’ambition de devenir bien plus que cela. Pour Frank Marotte, PDG de Toyota France, le groupe amorce une profonde transformation sur le long terme :

«L’objectif est de parvenir à toucher des clients que l’on ne peut plus ou que l’on ne peut pas toucher avec nos voitures ou nos services traditionnels. Que cela soit pour des raisons de mobilité réduite, des situations de handicap ou autre chose, les voitures traditionnelles ne suffisent plus à répondre à tous les besoins en matière de mobilité. C’est la raison pour laquelle le président du groupe a fixé comme cap de faire de Toyota non plus un simple constructeur automobile, mais le leader mondial de la mobilité pour tous ».

Le PDG de Toyota France Frank Marotte ©Jérôme Cartegini pour Clubic
Le PDG de Toyota France Frank Marotte ©Jérôme Cartegini pour Clubic

55 modèles électrifiés d’ici à 2025

Pour l’heure, Toyota est l’un des rares grands constructeurs à ne pas tout miser sur les PHEV et les véhicules 100% électriques. Pionnier et leader de la motorisation hybride avec 17 millions de véhicules écoulés dans le monde depuis 1997, il compte bien encore capitaliser longtemps sur cette technologie.

La marque s’est fixé l’objectif de commercialiser 55 modèles électrifiés Toyota et Lexus d’ici à 2025, avec un mix de motorisations largement dominé par les hybrides : 70% d’hybrides, 10% d’hybrides rechargeables (PHEV), 10% à zéro émission (électrique et hydrogène) et 10% de thermiques. La raison pour laquelle le groupe ne se précipite pas dans la course aux modèles branché et 100% électrique est l’accessibilité prix : « À l’heure actuelle, l’hybride constitue la seule technologie comparable au thermique en termes de tarif, et donc la seule qui permet de renouveler rapidement les véhicules anciens qui émettent le plus de CO2 », explique Frank Marotte.

Trois des quatre types de modèles électrifiées de Toyota ©Toyota pour Clubic

Kinto : une expérience client mémorable

Dans le même temps, Toyota veut être le champion du service client en proposant ce qu’il appelle « une expérience client mémorable », ou « Kinto » en japonais. Pour cela, le groupe a décidé que chaque client aurait droit à son conseiller personnel. Concrètement, ils n’auront plus qu’un seul et même interlocuteur pour la prise de commande, les questions de suivi des entretiens et autres services après-vente. À charge également pour le conseiller personnel de jouer les intermédiaires entre le responsable de la vente pour la réception et la prise en main du véhicule, et le responsable de l’atelier pour les entretiens, les réparations, etc.

Le constructeur met également en avant des services connectés complémentaires plus classiques via l’application mobile MyT comprenant notamment le coaching hybride, la localisation à distance du véhicule, la planification de trajets, etc. Pour finir, Toyota inclut dans cette expérience client mémorable la sécurité en visant le « zéro accident » grâce au développement de systèmes de sécurité passive et automatisée Total Safety Sense.

Woven City ©Toyota pour Clubic

« Contribuer à une société meilleure »

Chaque année, le groupe investit près de 9 milliards d’euros en recherche et développement. Il s’est imposé plusieurs défis pour les trente années à venir et vise le zéro émission pour 2050 pour l’ensemble de sa gamme de véhicules, mais aussi ses sites de production. Son projet le plus ambitieux réside sans doute dans sa volonté de bâtir une cité futuriste expérimentale de A à Z au pied du mont Fuji, au Japon. Basée sur d’anciennes friches industrielles de Toyota d’une surface de 70 hectares, sa construction a démarré au mois de février 2021 pour un coût global estimé à 800 millions de dollars.

Woven City, c’est son nom, ouvrira ses portes en 2023 avec 360 habitants et devrait en accueillir, à terme, plus de 2 000. Ce laboratoire à ciel ouvert a vocation à devenir un terrain d’expérimentation pour développer des technologies dans des domaines tels que le transport autonome, la mobilité personnelle, la robotique ou encore l’intelligence artificielle. La cité devrait héberger durablement une population composée d’employés de Toyota, de familles avec enfants, de retraités, de scientifiques et d’inventeurs.

La ville futuriste décarbonée de Toyota ©Toyota pour Clubic

Conclusion

Toyota veut devenir le leader mondial de la mobilité pour tous et comme feu Steve Jobs à une certaine époque, contribuer à changer le monde. Avec les milliards d’euros qu’il investit chaque année dans la R&D, le groupe japonais se donne tous les moyens pour réaliser ses multiples objectifs. Après le succès planétaire de sa technologie hybride, il compte bien réitérer son exploit avec l’hydrogène. Même si tout reste à faire pour créer un écosystème dédié à ce carburant zéro émission, Toyota a déjà prouvé qu'il n'a pas peur de miser sur le très long terme.

Les investissements pour développer la production et le réseau de stations à hydrogène se multiplient de toutes parts, y compris en France où l’État s’est engagé à verser 7,2 milliards d’euros d’ici 2030. D’ici là, les constructeurs parviendront sans doute à peaufiner leurs motorisations à hydrogène en optimisant la taille des différents éléments (PAC, batterie, réservoirs…) nécessaires à leur fabrication afin d'optimiser l'habitabilité des véhicules. Ils devraient également continuer à améliorer les perfiormances des piles à combustible et réduire leur coût de production. Après l’électrique, l’hydrogène sera peut-être à l’origine de la prochaine révolution automobile.