Le bZ4X incarne le tournant électrique de la firme © Toyota
Le bZ4X incarne le tournant électrique de la firme © Toyota

Comme tant d'autres constructeurs automobiles, Toyota poursuit son virage vers l'électrique. Et s'il est bien moins serré qu'ailleurs, c'est parce que son P.-D.G., Akio Toyoda, a une autre vision du marché.

En attendant, la firme compte bien doubler son nombre de modèles électriques d'ici la fin de la décennie.

15 véhicules électriques en 2025, 30 en 2030

Un pick-up, des vans, des SUV ou encore des crossovers, Toyota voit grand pour l'horizon 2030 concernant sa nouvelle flotte de véhicules électriques. Un plan massif d'investissement concernant les batteries alimentant ces mêmes modèles présents et futurs est également annoncé : 8 000 milliards de yens, soit 70 milliards de dollars, vont ainsi être consacrés à l'électrification de la marque.

Et si Toyota compte consacrer 2 000 milliards de yens à la production de batteries, avec une nouvelle usine en Caroline du Nord destinée à alimenter le marché américain dès 2025, le P.-D.G. de Toyota se tourne davantage vers une stratégie globale de réduction des émissions que le tout électrique. « Ce n'est pas nous, mais le marché local et nos clients qui décident quelle option choisir. […] C'est pourquoi nous souhaitons laisser le choix à nos clients jusqu'à ce que la voie à emprunter soit évidente ».

Telle est la déclaration d'Akio Toyoda lors d'un point presse mardi dernier, qui ajoute vouloir également plancher sur l'hydrogène et l'hybride, car selon lui, il ne sera pas possible de convertir toutes les régions du monde à l'électrique en seulement 20 ans. Dans cette perspective, Toyota, qui s'attend au mieux à écouler 3,5 millions de véhicules électriques par an à la fin de la décennie, soit 30 % de ses ventes totales, a refusé de rejoindre un accord selon lequel plus aucun véhicule fonctionnant par le biais d'une énergie fossile ne devrait être vendu en 2040.

Le tout-électrique ne fait pas seulement débat chez Toyota

Si General Motors, Ford, Volvo ou encore Mercedes-Benz acquiescent, de même que des États tels que la Norvège (suspension dès 2025 des ventes de véhicules thermiques), la Suède et Israël (2030 pour les deux) ainsi que le Royaume-Uni où s'est tenue la COP26, le son de cloche n'est pas le même partout. Ainsi, rien que chez les constructeurs, les groupes Renault-Nissan-Mitsubishi ainsi que Volkswagen ne sont pas signataires.

Du côté des pays, si la France est d'accord sur le principe, elle souhaite néanmoins que le débat sur l'intégration ou non des véhicules hybrides dans la catégorie des véhicules commercialisables en 2040 ait lieu dans l'UE. Plus encore, l'Allemagne, la Chine, le Japon ou encore les États-Unis ne sont pas non plus signataires. En effet, dans une même perspective, l'ambition américaine de vendre 50 % de véhicules zéro émission à l'horizon 2030 intègre aussi bien des hybrides rechargeables que des véhicules 100 % électriques. Du côté de Toyota, la fabrication de voitures à hydrogène au Japon permettrait de sécuriser près de 5,5 millions d'emplois au pays du Soleil levant. Un argument qui n'est pas à prendre à la légère pour le constructeur.