Nikola Motor Nikola One

Après la publication d'un dossier à charge contre lui, Trevor Milton, le fantasque P.-D.G. de Nikola Motor Company, a répondu et admis que certaines de ses déclarations et présentations étaient erronées.

On apprend aussi dans un communiqué de l'entreprise que le tableau dépeint par Milton au sujet de celle-ci était loin de la réalité, mais aussi que les avancées techniques de son poids lourd à hydrogène n'étaient pas aussi importantes que ce qu'il déclarait à l'époque.

Une clarification nécessaire pour arrêter la spéculation

Le rapport du Hindenburg Research, qui revenait notamment sur le passé tumultueux de Trevor Milton, remettait fortement en question les intentions du P.-D.G., provoquant une réponse agacée du constructeur, qui niait alors les faits. Toutefois, face à la chute vertigineuse de l'action de Nikola Motors qui a suivi ces révélations, Trevor Milton a préféré faire face à ses détracteurs pour endiguer toute spéculation.

Il a tout de même tenu à défendre le partenariat avec General Motors, décrit par le rapport comme un acte désespéré du géant américain pour contrer Tesla. Selon Milton rappelle ainsi que ce partenariat a fait l'objet de processus d'audit approfondis, arguant qu'il serait peu probable que General Motors ait bâclé un investissement si important, tant financièrement que techniquement.

En revanche, Milton a admis que son entreprise n'avait pas de « technologie révolutionnaire » pour les batteries, contrairement à ce qui était affirmé dans la communication de la marque jusque-là. De même, il a confirmé que les convertisseurs n'étaient pas fabriqués par son entreprise, et précise avoir dit qu'il « dessinait et travaillait » sur ses propres convertisseurs, sans avoir assuré qu'ils étaient déjà utilisés dans les modèles Nikola Motors.

Le Nikola One n'était pas une coquille vide, mais il n'était pas fonctionnel

L'un des principaux sujets de discorde entre le Hindenburg Research et Nikola Motors concerne le One, ce camion à hydrogène qu'avait présenté Trevor Milton lors d'une conférence en 2016. Le Hindenburg Research a en effet assuré que le poids lourd était une coquille vide, sans moteur, batteries, ni boîte de vitesses, et qu'il était même branché sur la scène pour que son intérieur s'allume et laisse apparaître un système d'info-divertissement préchargé pour l'occasion.

Dans sa réponse, Nikola a insisté sur le fait que le One présenté ce jour-là n'était pas une coquille vide, car il possédait bien une boîte de vitesses, des batteries, une direction assistée, des freins, etc. En revanche, la start-up révèle qu'elle avait « décidé de ne pas investir de ressources additionnelles pour compléter le processus permettant au Nikola One de rouler par lui-même ».

Aussi, la vidéo dans laquelle on voyait le One rouler en ligne droite était, selon le Hindenburg Research, entièrement simulée grâce à la pente de la route. L'entreprise a alors répondu qu'elle n'avait aucunement eu l'intention de tromper d'éventuels investisseurs ou clients, et que cette vidéo avait été « filmée par un tiers pour une publicité ».

Confirmant indirectement, s'il le fallait encore, la simulation de cette mise en route du camion, Nikola Motors a révélé n'avoir aucun prototype fonctionnel des One, Two et Tre, ses trois modèles présentés. Faute avouée à moitié pardonnée ? Il semble que oui, puisque l'action Nikola (NASDAQ : NKLA) a clôturé en hausse ce lundi, à 35,79 dollars (+ 11,39%).

Sources : communiqué de presse Nikola, Insideevs