Selon une étude canadienne, le renouvellement du parc automobile américain est indispensable pour contenir le réchauffement climatique à 2°C.
Pour respecter l'Accord de Paris, il faudrait mettre en service 350 millions de véhicules électriques d'ici 2050 outre-Atlantique.
La Californie bannit le diesel et l'essence en 2035
Cette semaine, une étude menée par des ingénieurs de l’Université de Toronto a publié des conclusions alarmantes : 90% des véhicules légers devront être électriques en 2050 aux États-Unis… Si le pays veut atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris sur le climat.
Signé en 2016, cet accord international vise à limiter le réchauffement climatique à 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels. Bien que les États-Unis se soient retirés de l'accord depuis la présidence de Donald Trump, chaque État américain peut choisir de suivre l'accord ou non.
C'est notamment le cas en Californie. Cette semaine, le gouverneur démocrate Gavin Newsom a annoncé que les ventes de véhicules à diesel et essence seront interdites dans tout l'État à partir de 2035.
La transition électrique soulève de nouveaux défis
La fin des voitures à essence peut-elle vraiment se produire aux États-Unis ? L’idée a émergé au cours des primaires démocrates, où plusieurs candidats ont proposé que 100% des véhicules vendus soient électriques en 2035, voire avant. Le vainqueur Joe Biden est favorable à la disparition progressive des voitures à essence, sans pour autant s’être engagé sur un calendrier.
Dans l’optique où l’objectif fixé par la Californie est adopté à l’échelle fédérale, pas moins de 350 millions de véhicules électriques pourraient déferler sur les routes américaines d’ici 2050.
La révolution de la mobilité électrique appellerait néanmoins à de nouveaux défis : une énorme hausse de la consommation électrique (41% de la consommation totale d’électricité du pays) nécessite un développement des capacités de production d’électricité, tout comme des réseaux… sans compter l’approvisionnement en lithium et autres métaux rares, notamment le cobalt, essentiels à la fabrication des batteries.
« Nous devons déployer des véhicules électriques. Mais nous devons également être réalistes : ils ne suffiront probablement pas à eux seuls » affirme Alexandre Milovanoff, l’un des auteurs de l’étude. L’un des leviers proposés est la mise en place de mesures dissuasives pour réduire la dépendance aux voitures individuelles. En 2018, plus de 273 millions de voitures circulaient aux États-Unis.
Sources : Scientific American, Nature, Forbes