Les carapaces de crustacés dans les batteries de voitures électriques, un pari réussi ? © Shutterstock
Les carapaces de crustacés dans les batteries de voitures électriques, un pari réussi ? © Shutterstock

Et ils ne sont pas les seuls ! En effet, selon des travaux de recherche menés aux États-Unis, les carapaces de nombreux crustacés seraient en mesure d'intégrer les futures batteries pour véhicules électriques.

Vous regarderez vos restes de crevettes après le repas de Noël d'un autre œil !

Crabes, homards et autres langoustes peuvent faire l'affaire

Dans une quête désormais quasi perpétuelle de réduction de l'impact des productions humaines sur l'environnement, la recherche concernant les batteries de véhicules électriques est un sujet de premier ordre. Avec une telle perspective, des chercheurs des universités américaines de Houston et du Maryland ont joint leurs forces afin de trouver comment remplacer les composants de batteries les plus nocifs. Et ils ont notamment trouvé de quoi faire avec les restes de table auxquels on peine à donner une seconde vie que sont les carapaces de divers crustacés.

Crabes, crevettes, homards ou encore langoustes représentent environ 8 millions de tonnes de déchets annuels dans la filière agroalimentaire, sachant qu'environ 9 millions de tonnes de plastiques finissent dans nos océans annuellement, à titre de comparaison. Ces carapaces ne sont pourtant pas dénuées d'intérêt, notamment pour la chitine qu'elles contiennent. À partir de cette molécule, que l'on retrouve également sur la paroi des champignons par exemple, peut être produite la chitosane. Si elle est notamment connue comme un brûle-graisse dans l'industrie pharmaceutique, elle est aussi capable de jouer le rôle d'électrolyte et donc de catalyseur en faisant circuler les ions entre la cathode et l'anode d'une batterie.

« Les séparateurs en polypropylène et en polycarbonate, qui sont largement utilisés dans les batteries lithium-ion, mettent des centaines ou des milliers d'années à se dégrader et s'ajoutent à la charge environnementale », explique le directeur du Center for Materials Innovation de l'Université du Maryland, Liangbing Hu. En revanche, il ne faudrait que six mois à la chitosane pour que le processus de dégradation soit complètement achevé, rendant donc ces batteries biodégradables aux deux tiers. Seul le zinc restant, qui est parfaitement recyclable, doit trouver une seconde vie.

Une efficacité comparable aux batteries lithium-ion

L'intérêt est d'autant plus important qu'il s'inclurait dans un processus d'économie circulaire et permettrait à différents acteurs d'y trouver leur compte. De plus, la performance de ces batteries n'en serait pas amoindrie en comparaison aux standards actuels puisqu'une capacité de charge de 99,7 % est mesurée après 1 000 cycles. Cela permettrait de se passer potentiellement, à terme, des batteries lithium-ion. Ces dernières, aussi bien décriées pour leur impact environnemental que leur risque d'embrasement, pourraient donc trouver une succession nouvelle avec la chitosane.

Les résultats de ces recherches universitaires ont été publiés dans la revue Matter le 1er septembre dernier. En attendant de voir peut-être naître cette nouvelle génération de batterie, les ventes de voitures électriques continuent à progresser, les Peugeot e-208 et Megane e-Tech ayant pris la tête des immatriculations en 2022.

Sources : Vice, La Presse