Une batterie de voiture électrique actuelle fonctionne de façon optimale durant 8 à 15 ans. Toute la question est d’optimiser le recyclage de ce concentré de matériaux précieux. De nombreuses entreprises dans le monde savent déjà que ce marché est très prometteur.
Avec 500 000 tonnes de batteries prévues en 2030, les industriels doivent agir rapidement pour répondre à cette demande croissante.
Lithium, cobalt et nickel : un potentiel gigantesque
À l’heure où Tesla vend plusieurs millions d’unités, il est déjà temps de penser à demain. Les batteries de voitures électriques, concentrées de composants précieux qui peuvent peser jusqu’à une demi-tonne, font l’objet de convoitises de grands industriels qui flairent un filon juteux, encore peu exploité.
Un rapport de l’Institut des futurs durables, situé à Sydney, indique que le recyclage de ces composants pourrait couvrir la demande mondiale dans les vingt années qui viennent, à hauteur de 35 % pour le cobalt, 25 % pour le lithium et 55 % pour le cuivre. En théorie, plus de 90 % de ces matériaux peuvent être recyclés. Dans la pratique, les procédés pour les extraire sont encore loin d’être standardisés.
On estime qu’une batterie doit être retirée d’un véhicule lorsqu’elle atteint 70 % de sa capacité. Dès lors, la seconde vie de ces batteries a une importance capitale pour l’environnement et le développement durable. Ces batteries peuvent être utilisées à des fins de stockage stationnaire et alimenter les besoins d’une maison ou d’une station de pompage, par exemple.
Des initiatives de recyclage au niveau mondial
On sait qu’au moins 220 000 véhicules tout électriques roulent en France et que ce nombre va croître exponentiellement à l’horizon 2030. Didier David, directeur d’un projet pilote d’usine de recyclage nommé Orano, annonce qu’il y aurait plus de 500 000 tonnes de batteries à recycler dans dix ans, à l’échelle du globe.
Ce qui reste à définir, ce sont les méthodes d’extraction des composants qui peuvent varier d’usine en usine. Le procédé est encore coûteux, polluant et fait appel à trois étapes successives : d’abord, le démontage de la batterie, qui laisse place au broyage des éléments internes. Puis, il faut faire fondre les matériaux à l’aide de la pyrométallurgie. Pour l’instant, ce processus est souvent effectué à la main, mais il sera de plus en plus automatisé dans les années à venir.
Avec de nombreux projets pilotes qui fleurissent en France, en Suède ou aux États-Unis, les groupes industriels et les gouvernements avancent des chiffres rassurants pour l’impact écologique des batteries électriques. Le constructeur Renault affirme par exemple qu’on peut extraire 85 % du cobalt dans une batterie usagée. Il est primordial qu’elles soient recyclées intelligemment pour éviter de polluer un peu plus la planète.
Source : Challenges