La Mairie de Paris s'interroge sur le devenir des trottinettes en libre-service dans la capitale. Selon elle, trop de points négatifs subsistent, et les opérateurs n'ont que peu de temps pour rectifier le tir.
C'est ce qu'on pourrait appeler « un bon petit coup de pression ». Ou une habile communication préventive aussi, nous le saurons dans les prochaines semaines. Il y a quelques jours, les opérateurs de trottinettes électriques en libre-service, à savoir Lime, Dott et TIER, étaient invités par la Mairie de Paris à faire un point d'étape crucial en ce que le renouvellement des contrats d'exploitation est censé intervenir dans cinq mois. Et clairement, la municipalité n'est pas très chaude pour poursuivre l'aventure en l'état.
Le sort de 15 000 trottinettes électroniques en suspens
Ces dernières années, les trottinettes électriques ont contribué à modifier le paysage et la mobilité, surtout dans les grandes villes. Pour certains, elles sont une véritable révolution. Pour d'autres, elles n'ont rien à faire au milieu des piétons, voitures et vélos, qui ont déjà bien du mal à se partager la route.
En mars 2023, le contrat qui lie Paris aux opérateurs Lime, Dott et TIER arrivera à échéance. La Mairie réfléchit à l'hypothèse d'y mettre fin, un non-renouvellement qui embêterait bien les trois entreprises, qui séduisent des dizaines de milliers de Parisiens, Franciliens et touristes chaque mois grâce à leurs 5 000 engins respectifs.
Le Premier adjoint à la Mairie de Paris Emmanuel Grégoire et son collègue David Belliard, en charge de la transformation de l’espace public et des mobilités, ont reçu les trois exploitants la semaine dernière pour faire le point sur l'activité de la trottinette électrique dans la capitale. Et pour les deux élus, « le compte n'y est pas ».
La trottinette en libre-service souffre de nombreux griefs
La Mairie de Paris porte plusieurs griefs à l'encontre des trottinettes électriques. Beaucoup résultent d'un certain manque de rigueur des exploitants et d'un manque de discipline des utilisateurs, avec de trop nombreux accidents, de multiples violations du Code de la route, un report modal peu flatteur et des engins garés un peu n'importe où. Le bilan environnemental est aussi « incertain », avec des dizaines de trottinettes abandonnées au fond de la Seine et des engins qu'il faut régulièrement recharger, nettoyer, puis recycler.
« Nous nous posons la question » de la fin de la convention permettant la circulation en libre-service des trottinettes électriques dans Paris, reconnaît David Belliard, qui prévient que « si au final les points négatifs sont plus nombreux que les avantages, alors la décision sera simple : nous mettrons fin à ce modèle ».
Tout n'est cependant pas perdu pour les opérateurs ! La semaine dernière, la Mairie a convenu de laisser un mois aux exploitants pour proposer des mesures concrètes. Comme une ultime chance.
Source : Le Parisien