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Le secteur clé des semi-conducteurs n'échappe pas aux tensions entre Chine et États-Unis avec la question de Taïwan en toile de fond.

Si la guerre en Ukraine a quelque peu éclipsé les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, ces dernières sont pourtant plus fortes que jamais et le marché des semi-conducteurs cristallise en quelque sorte ces pulsions hégémoniques.

Un poids lourd du semi-conducteur

Dans ce contexte, la Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. – plus connue sous le sigle TSMC – revêt une importance cruciale. Numéro un mondial du semi-conducteur, elle détient plus de 50 % du marché devant le Sud-Coréen Samsung et l'Américain Intel.

En croire les informations de Bloomberg, TSMC serait dans le collimateur de certains économistes chinois. Ainsi, Chen Wenling, économiste en chef au Centre chinois pour les Échanges Économiques Internationaux, indique sans ambiguïté, qu'il faut « saisir TSMC ».

Chen Wenling justifie sa déclaration en précisant que TSMC est d'autant plus importante dans le contexte actuel de « reconstruction de la chaîne industrielle et de la chaîne d’approvisionnement » avant d'ajouter que la société « accélère le transfert [de technologies] vers les États-Unis pour y construire six usines ».

Seulement de l'intimidation ?

Si la société a déjà indiqué à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas de projet d'usine en Europe, TSMC a bel et bien plusieurs chantiers en cours aux États-Unis. L'objectif est d'augmenter ses capacités de production, mais aussi de raccourcir une logistique mise à mal ces derniers mois.

Au-delà de la seule TSMC, les propos de Chen Wenling concernent Taïwan dans sa globalité. Ainsi, l'économiste en chef explique que « si les États-Unis et l’Occident imposent des sanctions destructrices à la Chine comme les sanctions contre la Russie, nous devons récupérer Taïwan ».

Chen Wenling se rapproche ainsi de la rhétorique classique de la Chine continentale qui considère Taïwan comme sa 23e province. Sa « menace » semble surtout là pour souligner l'importance stratégique du secteur des semi-conducteurs. Une menace à laquelle TSMC n'a pas réagi alors qu'une seule usine américaine – sur les six évoquées par les médias – a été confirmée par la société taïwanaise.

Source : Bloomberg