© OpenBCI
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Interrogé par 1 News, le patron de Valve et Steam estime que l'interface cerveau-ordinateur est l'avenir du jeu vidéo.

L'interface cerveau-ordinateur (ou « BCI » en anglais) consiste à recueillir des données provenant du corps et du cerveau de l'utilisateur afin de les retranscrire directement à l'écran. Gabe Newell estime que ce cousin éloigné des casques de réalité virtuelle permettra au jeu vidéo « d'aller plus loin que ce que nos périphériques viandeux peuvent comprendre ».

Aperture Science

Valve est une société bien connue pour son approche avant-gardiste et scientifique dans sa manière de créer des expériences vidéoludiques. Avec Half-Life: Alyx, elle a réussi à prouver avec brio que la réalité virtuelle est capable de prouesses magistrales.

Poursuivant cet intérêt évident pour la VR, Gabe Newell s'intéresse de très près à l'interface cerveau-ordinateur, qui est pour ainsi dire un cousin éloigné des casques VR que l'on connaît. Il a ainsi confié à 1 News que sa société travaillait sur un projet open-source en ce sens.

L'idée serait que cette interface puisse lire les données envoyées par le corps et le cerveau et adapter l'expérience vidéoludique en fonction. Ainsi, si l'interface perçoit un ennui chez l'utilisateur, elle générera une rencontre le forçant à s'activer. À l'inverse, si l'interface perçoit un moment de fatigue, l'expérience passera à quelque chose de plus posé.

De même, l'interface cerveau-ordinateur permettrait sur le papier d'effectuer des actions bien plus rapidement et efficacement que via des périphériques classiques comme des manettes ou un combo souris/clavier.

Le cerveau et la machine ne feront bientôt plus qu'un ?

Gabe Newell pense qu'une telle technologie permettra au jeu vidéo de devenir plus immersif que tout ce que l'on pourrait imaginer. Il s'agit selon lui de la nouvelle étape dans la création d'expériences vidéoludiques innovantes. Il a même asséné : « Si vous êtes un développeur en 2022 et que vous n'avez pas d'interface cerveau-ordinateur dans votre labo de test, vous faites une erreur grossière ».

Selon lui, nos yeux et nos membres sont faillibles et la seule manière de transcender le jeu vidéo se fera en reliant directement le cerveau à la machine. Il va même jusqu'à dire : « Le monde réel cessera d'être le carcan que nous appliquons pour la meilleure fidélité visuelle. Comparé aux expériences offertes par cette interface, le monde réel nous paraîtra plat, terne, flou ».

Une déclaration qui n'est pas sans rappeler la trilogie Matrix que Gabe Newell cite durant l'interview, ou la danse sensorielle dans Cyberpunk 2077, où les informations envoyées au cerveau apparaissent plus vraies que nature. Avec ses bienfaits, ses dérives et ses implications, également en partie dépeintes dans Ready Player One.

De même, qui dit exploitation de données implique également données personnelles, un sujet des plus sensibles. Par exemple, l'Oculus Quest 2 sorti récemment demande obligatoirement un compte Facebook pour fonctionner. Il reste donc encore bien des inconnues quant à l'utilisation de l'interface cerveau-ordinateur et la sécurité des données personnelles emmagasinées par celle-ci.

Les applications possibles pour l'interface cerveau-ordinateur vont même bien au-delà de l'expérience vidéoludique, selon le patron de Valve. Mais celui-ci garde les pieds sur terre en statuant « Évidemment, Valve n'est pas une société ambitionnant de travailler dans la neuroscience. Mais comme nous expérimentons sur ce projet de recherche donné, nous avons des contacts auprès de spécialistes pour nous aider à développer nos technologies ». Décidément, Gabe Newell et sa société ne cesseront jamais de nous surprendre.

Et vous, seriez-vous tentés par l'expérience, ou cela vous apparaît bien plus dangereux que séduisant ?

Source : 1 News