Dans l'attente de la cinquième et ultime saison de The Last Kingdom (qui sera suivie de Seven Kings Must Die, un film de conclusion récemment annoncé), je craque : je comptais attendre sa conclusion pour évoquer cette série mais tant pis, parlons-en. D'autant qu'elle pourrait bien contenter les spectateurs en manque de la désormais terminée Vikings.
Le veilleur d'écran[s] S08E12 📺 : The Last Kingdom
Dans un contexte où l'offre en matière de séries n'a jamais été aussi pléthorique, le Veilleur d'écran[s] se propose d'être votre guide à travers les saisons. Qu'il s'agisse d'une ancienne série aujourd'hui culte, d'un carton récent ou d'un show plus anonyme, cette chronique vous aidera à ne perdre votre temps qu'en bonne compagnie.
Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :
The Last Kingdom Come to an end
Quand on parle de The Last Kingdom, difficile de ne pas évoquer la très populaire Vikings (terminée sur History après huit saisons et qui sera suivi de Vikings : Valhalla en 2022 sur Netflix). Les deux shows sont sortis plus ou moins en même temps et partagent un même contexte historique et géographique. Et ça fait déjà beaucoup, vous en conviendrez.
Cependant, quand la première essaie d'adapter l'Histoire avec un grand « H » en partant dans plusieurs directions et sur plusieurs générations, la seconde, elle, s'inspire surtout des romans historiques de Bernard Cornwell, un peu plus fléchés mais tout aussi ancrés dans le passé.
Il faudra encore patienter quelques mois pour savoir si The Last Kingdom souffrira des mêmes faiblesses que Vikings, à savoir des dernières saisons beaucoup moins captivantes que les premières. Toutefois je peux déjà affirmer que, si j'ai aimé Vikings - surtout les saisons 2 à 4 -, je lui préfère la série de BBC America/Netflix (notez d'ailleurs en passant qu'aujourd'hui seule Netflix est à la production).
Sea, Essex and Son
Avant de vous expliquer pourquoi, précisons un peu de quoi il retourne. The Last Kingdom suit, sur plusieurs années, le personnage d'Uthred de Bebbanburg (préparez-vous d'ailleurs à entendre beaucoup trop de fois « I am Uthred, son of Uthred » en débuts d'épisodes). Ce dernier, incarné adulte par Alexander Dreymon, est né saxon mais a été enlevé jeune et rendu orphelin par les Scandinaves.
Au fil de ses aventures variées dans différents coins de l'Angleterre du IXe siècle, poursuivant le but de récupérer le domaine familial tombé entre d'autres mains, notre héros va en permanence devoir faire des choix d'allégeance. Soutenir son pays d'origine ou plutôt sa famille d'adoption ? Respecter les traditions et pratiques d'un côté ou de l'autre ? Aider tel ou tel allié en risquant de s'en mettre d'autres à dos ?… Le tout bien évidemment sur fond de batailles entre Danois et Anglais, rivalisant pour grapiller les terres environnantes.
Pour reprendre la comparaison, là où Vikings se montre souvent assez manichéenne quand il s'agit de conflits, The Last Kingdom se montre un peu plus nuancée. Cette finesse la rend ainsi plus intéressante et captivante à suivre, d'autant que ses épisodes, souvent longs, sont très généreux en événements et rebondissements, sans toutefois tomber dans le piège du « trop plein ». Résultat : on n'a jamais l'impression que le scénario n'avance pas ou qu'un épisode n'a servi à rien.
Vis ma Vie de Viking Anglais
Le show n'hésite également pas à mouiller la chemise. Car s'il y a beaucoup de discussions et de négociations entre les différentes parties, la guerre armée n'est jamais loin. Les combats sont satisfaisants et vont chercher un peu plus du côté du réalisme, un nouveau pas de côté par rapport à Vikings qui a tendance à embellir un peu les choses dans sa mise en scène (pour un résultat souvent époustouflant, il faut toutefois bien l'admettre).
« The last kingdom se veut un peu plus réaliste et intime que vikings »
Les deux visions ont leurs avantages et inconvénients, et certains pourront d'ailleurs reprocher à The Last Kingdom un côté un peu cheap, qui m'apparaît toutefois plus proche du réel et peut aider à s'immerger dans le récit.
Soyez également prévenus que la série n'hésite pas à tuer des personnages secondaires sans trop de pitié, obligeant les spectateurs à en faire régulièrement le deuil. Pour les allergiques au sang, notez que le taux d'hémoglobine et le nombre de scènes difficiles restent, comme pour Vikings, assez raisonnables (dans ce contexte), la série cherchant à éviter la surenchère façon Spartacus.
Et puisque l'on parle personnages, outre le tiraillé et belliqueux Uthred, on saluera notamment l'écriture et l'incarnation du riche et complexe roi Alfred (David Dawson), de l'adorable père Beocca (Ian Hart) ou encore de l'énergique et grande gueule Brida (Emily Cox).
Pour terminer la comparaison avec Vikings, précisons que The Last Kingdom réunit un peu moins de personnages, ce qui lui permet de renforcer son côté plus intime et attachant. Bien que l'échelle de l'intrigue concerne parfois des pays entiers, seule une poignée de personnages se retrouve le plus souvent au cœur du scénario, ce qui aide forcément à vibrer, pour leur cause ou contre leur attitude.
Les 4 saisons de The Last Kingdom sont disponibles sur Netflix. Cela sera également le cas, on l'imagine, de la future saison 5 et du film de conclusion.
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