Pour son premier essai de parabole à plus de 80 km d'altitude depuis le Nouveau Mexique, le petit avion fusée VSS Unity a raté le coche. Une panne d'un ordinateur de bord a stoppé la mise à feu du moteur lors de son largage. Heureusement, il a pu revenir se poser en planant, ses pilotes aux commandes.
Le titre Virgin Galactic perdait presque 20 % à l'ouverture de la Bourse…
Pas très galactique
Repoussé de plusieurs semaines à cause de la crise sanitaire au Nouveau Mexique, puis d'une journée supplémentaire à cause de vents en haute altitude, le nouveau test suborbital du petit avion fusée VSS Unity était très attendu. Pensez-donc, 22 mois se sont écoulés depuis février 2019, le dernier vol réussi de l'appareil !
Un incroyable fossé dans l'agenda de la mise en service commerciale, que Virgin Galactic explique par le travail sur l'intérieur de la cabine, quelques « réglages » techniques et le transfert de toutes les opérations liées à l'avion sur le SpacePort America (les essais étaient auparavant menés depuis l'aéroport de Mojave en Californie). Après deux tests de largage et de retour en vol plané, le 1er mai et le 25 juin dernier, cet essai était donc le premier qui visait à passer à nouveau la frontière des 80 km d'altitude en 2020.
Voulez-vous redémarrer le système ?
Le décollage et le début de la mission, le 12 décembre, ont été parfaitement conformes au plan de vol, l'avion porteur VMS Eve (WhiteKnightTwo) gagnant de l'altitude jusqu'à environ 15 kilomètres sur une boucle de trajet prédéterminée. Malheureusement, c'est au moment du largage que les problèmes sont apparus. En effet une seconde plus tard, au moment d'allumer le moteur, l'ordinateur de bord qui gère la propulsion s'est déconnecté.
Automatiquement, le système de bord a annulé la séquence d'allumage et les deux pilotes ont entamé leur retour vers le Spaceport America. Une manœuvre inhabituelle, et un échec certain pour l'objectif du vol… Mais un retour très positif sur le plan de la sécurité, les pilotes ayant ramené avec brio l'avion fusée pour se poser. Plus de peur que de mal, et la confirmation, après cette mauvaise surprise, que oui, VSS Unity peut interrompre sa montée à tout moment en cas de panne moteur.
Avant, deux vols, et après, deux vols.
Pour Virgin Galactic, s'il faut évidemment identifier et corriger le problème de ce vol, l'ordre des missions à venir n'a pas changé. Il s'agira en premier lieu de faire voler VSS Unity dans les mêmes conditions que ce 12 décembre, avec les deux pilotes et un important set d'expériences, principalement financées par la NASA, à l'arrière de la cabine.
Il restera ensuite un vol parabolique à plus de 80 km d'altitude avec des personnels de Virgin Galactic, avant la fin officielle de la (longue) campagne d'essais de l'avion fusée… Qui pourra enfin emmener son fondateur, le milliardaire Richard Branson, à la « frontière de l'espace » (américaine tout du moins).
La bourse ou la (vraie) vie
Entreprise cotée en bourse, Virgin Galactic a vu ses actions fluctuer avant l'ouverture des cours. Malgré les messages rassurants, le titre perdait quasiment 20 % à l'ouverture du NYSE, avant de limiter les pertes.
Un possible signe d'impatience de la part du marché face à une entreprise qui a perdu des centaines de millions de dollars en seulement 18 mois de cotation publique ? Jusqu'ici, les investisseurs semblaient unanimes quant à la capacité de Virgin Galactic à mettre en place un système efficace et pérenne pour des vols paraboliques touristiques, et ce malgré 12 ans de retard sur le modèle initial ! Sans doute ont-ils été séduits par les promesses de liaisons de grandes cités à des vitesses hypersoniques… Mais la réalité des développements ne partage pas toujours les agendas des marchés...
Source : CNBC