La fusée a allumé son moteur avec succès après son largage... Mais le vol est un échec. ©Virgin Orbit
La fusée a allumé son moteur avec succès après son largage... Mais le vol est un échec. ©Virgin Orbit

Largué au large de la Californie à 21h50 (heure de Paris), le lanceur léger de Virgin Orbit n'a malheureusement volé que quelques secondes après avoir allumé son moteur. Il transportait une charge utile de test.

L'entreprise annonce sa volonté de poursuivre rapidement les vols après ce premier lancement.

Largage réussi, décollage raté

Ce n'est que ce 25 mai que le 747 « Cosmic Girl », stationné en bout de piste à Mojave, a pu préparer le largage du petit lanceur LauncherOne.

La veille en effet, une erreur sur un capteur avait empêché les équipes de passer aux dernières étapes. Le grand avion de Virgin Orbit a donc décollé à 20h56 avant de mettre le cap au large de la Californie. Une fois toutes les conditions réunies, le compte à rebours final a pu avoir lieu, et le quadriréacteur a réalisé un impressionnant cabré en larguant LauncherOne. Une fois son vol stabilisé, ce dernier a pu allumer le moteur de son premier étage… Mais le lancement n'a pu aller plus loin, malgré toutes les années et étapes de préparation de Virgin Orbit.

L'entreprise n'a pas révélé au public la nature de l'anomalie, mais que ce soit le moteur « NewtonThree » qui se soit éteint prématurément ou le lanceur qui ait été déstabilisé, il va falloir que Virgin prenne le temps de comprendre les causes profondes de cet échec.

Heureusement, LauncherOne n'emportait pas de satellite en orbite basse (il est capable de transporter jusqu'à 400 kg à 500 km d'altitude), mais une charge utile de test, probablement bardée de capteurs.

Lors d'un essai précédent, le 747 "Cosmic Girl" avait répété sa manœuvre de largage. ©Virgin Orbit
Lors d'un essai précédent, le 747 "Cosmic Girl" avait répété sa manœuvre de largage. ©Virgin Orbit

À la recherche de l'erreur

« Ce qui s'est passé aujourd'hui a montré le véritable défi que représente les lancements aérolargués », a déclaré Dan Hart, directeur de Virgin Orbit, avant d'ajouter : « Même si ce n'était pas le long vol que nous avions espéré, nous avons dépassé un grand nombre d'étapes risquées associées à ce vol, et nous avons appris beaucoup sur le comportement du véhicule ».

L'entreprise avait logiquement souligné avant l'événement que les statistiques pour les premiers décollages de fusées n'étaient pas franchement en leur faveur : progrès technologique ou non, environ 50 % de ces tentatives orbitales se terminent en échec.

Les concurrents américains de Virgin Orbit ne font pas exception. Il y a trois ans, le premier décollage du lanceur Electron de Rocket Lab se terminait lui aussi avant d'atteindre l'orbite, tandis qu'en janvier de cette année, un incendie lors d'un test au sol a endommagé un étage de fusée de Firefly Aerospace.

Un certain besoin de succès

Reste que pour une entreprise qui a massivement investi dans son système depuis 2016, cet échec est difficile… Et la marque Virgin, en difficultés financières sur ses autres branches aviation, aurait bien besoin de redorer son blason.

Toutefois, ce n'est pas la fin de l'aventure : sur le site de production de Long Beach (Californie) les exemplaires suivants de LauncherOne sont d'ores et déjà en cours de préparation. Le prochain devrait être « bientôt » prêt, et cinq autres modèles de vol en sont à différents stades d'assemblage.

Le 23 mai, les responsables de l'entreprise annonçaient disposer de « plusieurs centaines de millions » de dollars de commandes… Mais il faudra prendre le temps de corriger les erreurs, au risque de voir cet échec se répéter. Comme le soulignait Elon Musk hier soir, compatissant, « Il nous a fallu quatre tentatives pour y arriver avec Falcon 1 ».

Source : Space News