DS continue le développement de sa gamme et s’invite dans le bal des compactes de luxe avec un modèle ambitieux doté de technologies embarquées inédites pour le constructeur, et bien entendu une motorisation hybride héritée du DS7.
On a déjà oublié la première génération de DS4, largement dérivée de la Citroën C4, qui avait plus marqué les esprits par ses vitres arrière non descendantes que par son succès commercial. C’est avec un modèle autrement plus ambitieux que la marque française investit à nouveau le segment convoité des compactes de luxe et dominé par le trio allemand Audi A3, BMW Série 1 et Mercedes Classe A.
Un modèle qui bénéficie de la plateforme EMP2
Elle inaugure en effet une nouvelle évolution de la plateforme EMP2 semblable à celle de la nouvelle Peugeot 308, qui lui permet à la fois d’adopter les derniers nés des systèmes embarqués PSA mais aussi une toute nouvelle batterie pour sa version hybride. Elle se caractérise également par un style très soigné, toujours assez typé mais moins ostentatoire que celui du DS3 Crossback, pour ne citer que lui. Il est marqué par la taille de ses roues, qui sont aussi grandes que celles de l’imposant DS7. Une manière de lui donner un petit air de SUV, toujours aussi prisé de la clientèle.
En dépit de ces nouveautés, le système hybride qu’elle embarque est bien connu, puisqu’il s’agit du quatre cylindres 1.6 essence couplé à un moteur électrique et une transmission automatique EAT8 déjà vue sur le DS7 et la DS9, sans parler du Peugeot 3008 ou du Citroën C5 hybride. La nouvelle batterie, dont les cellules sont toujours signées LG, offre un petit kWh de moins que les modèles déjà cités mais présente l’avantage d’être beaucoup moins encombrante. Précisons que notre exemplaire d’essai était encore une présérie, le lancement de la production de la DS4 n’étant prévu que d’ici la fin de l’année dans l’usine Opel d’Eisenach, en Allemagne.
A bord de la DS4 PHEV 225
L’ambition des concepteurs de la DS4 se perçoit dès que l’on s’installe à bord de notre exemplaire, qui plus est gréé dans la finition de lancement superlative « La Première ». On est immédiatement frappé par le soin apporté au détail et la qualité des matériaux choisis. DS a visiblement décidé de donner une petite leçon aux constructeurs allemands en leur rappelant que le luxe n’était pas seulement une question d’écrans et de plastiques laqués. Le cuir (ou l’Alcantara sur les modèles Performance Line) est omniprésent, tandis qu’on remarque des éléments en aluminium et des inserts de bois particulièrement soignés.
Certes, les plastiques de bas de planche de bord rappellent encore la grande série mais les spécialistes du luxe reconnus ne font pas mieux à ce niveau de gamme, même en ce qui concerne les assemblages. La question de savoir si la DS4 offre une finition digne du segment ne se pose plus, d’autant que la liste des équipements disponible en série ou en option n’a plus rien de ridicule : sièges massants, affichage tête haute « étendu », climatisation avec régulation de la qualité de l’air, vision nocturne...
Tout comme la Peugeot 308 qui sort pratiquement en même temps, la DS4 inaugure un nouveau système multimédia baptisé DS Iris commandé par un écran de 10 pouces de large particulièrement lumineux. Si l’électronique embarquée est identique à celle de la Peugeot, l’interface du système est différente.
DS a notamment choisi de rajouter un petit écran tactile à portée de main sur la console. Au premier abord, celui-ci semble aussi judicieux qu’une enclume pour planter un clou puisque son unique rôle est d’appeler un menu de six raccourcis configurables qui apparaît sur l’écran principal. Cette impression est à nuancer, car lors des prochaines mises à jour du système, il permettra la saisie tactile d’adresse. Notons d’ailleurs que ce dispositif a été particulièrement pensé pour la Chine afin de permettre facilement la saisie d’idéogrammes.
Les concepteurs de ce nouveau système ont cherché à le rendre le plus personnalisable possible. Les cinq pages d’accueil disponibles et les raccourcis déjà cités peuvent ainsi être configurés à la guise des occupants : il est possible d’associer un raccourci vers une station radio ou une adresse utilisée au quotidien. Après quelques dizaines de minutes passées à pianoter sur ce système, il semble en effet indispensable de faire cet effort de configuration pour en tirer le meilleur. Une démarche qui demande de se familiariser avec la logique des raccourcis pas toujours évidente à saisir. A choisir, nous avons nettement préféré les i-toggle de la Peugeot 308, plus évidents à utiliser.
En dépit d’un démarrage assez lent, le DS Iris nous est apparu fluide dans son fonctionnement. Son écran lumineux et lisible donne accès à un GPS aux graphismes enfin modernes réalisé par TomTom. Les plus exigeants regretteront peut-être de ne pas pouvoir bénéficier de cartes Google Earth mais l’ensemble offre une bonne réactivité. Nous attendons cependant de pouvoir réaliser de plus longs trajets pour évaluer le guidage. Soulignons enfin que la DS4 est la première DS à profiter d’une caméra de recul haute définition. Par rapport à la DS9 que nous avons prise en main voici quelques mois, le gain en confort d’utilisation est massif, d’autant que l’on peut aussi profiter d’une vision à 360° digne de ce nom.
Autre nouveauté de la DS4, son affichage tête haute « étendu » qui s’utilise en association avec l’écran d’instrumentation numérique relativement petit de 7 pouces. Les deux dispositifs sont également configurables à volonté. Très lisible, l’affichage tête haute ne comprend pas de réalité augmentée comme chez Mercedes. En somme, la française ne marque pas de rupture technologique sur le plan des systèmes embarqués mais se propulse au niveau du segment. Tout arrive à qui sait attendre… Précisons que nos modèles d’essai de présérie souffraient de quelques bugs d’affichage, mais les responsables du projet nous ont promis qu’ils seraient corrigés avant le lancement de la production d’ici la fin de l’année.
La DS4 peut d’ailleurs bénéficier, comme désormais la plupart de ses rivales, de mises à jour « over the air » et ses concepteurs se montrent très confiants quant à sa capacité d’évolution dans les années à venir. Espérons en tout cas que DS ne suive pas l’exemple de Volkswagen, qui a eu toutes les peines du monde à régler les problèmes de son système inauguré en 2019.
Malgré sa ligne de toit fuyante, la DS4 réserve une habitabilité très correcte à l’arrière. Votre serviteur de 1,87 m y trouve place sans difficulté, même si l’accessibilité n’est pas optimale. Le format réduit permet également de préserver un volume de coffre très honorable de 390 litres et ce sans rogner à l’excès sur la taille du réservoir de carburant de 40 L. Des SUV compacts comme le Mercedes GLA ou le Renault Captur ne peuvent pas en dire autant, tout comme l’Audi A3 TFSi e qui ne propose que 280 litres de volume de chargement. Une fois n’est pas coutume, DS a même réservé sous le plancher un espace de rangement pour les câbles de recharge, une attention encore bien trop rare.
Au volant de la DS4 PHEV 225
C’est entendu, la DS4 n’a pas à rougir de sa finition face à ses rivales allemandes. Mais qu’en est-il de sa motorisation ? L'hyper standardisation des motorisations du groupe PSA ne lui permet beaucoup de libertés sur le sujet. Son groupe hybride le plus puissant fort de 225 ch ne recèle aucune différence par rapport à celui de ses cousines du groupe, hormis sa batterie. Dès lors, peu de surprises sont au rendez-vous.
Le mode électrique se montre suffisamment nerveux pour envisager de l’utiliser au quotidien. Nous sommes parvenus à rouler 42 km avant que moteur thermique ne se rallume. Un score qui n’a rien d’exceptionnel mais paraît logique : c’est sensiblement ce qu’un Peugeot 3008 Hybrid 225, plus lourd et moins aérodynamique, est capable de réaliser avec 1 KWh de plus de capacité de batterie.
Comme à son habitude, DS réserve la puissance maximale au mode Sport mais, même dans ce cas, les accélérations n’ont rien d’exceptionnel. Même sur une compacte à priori légère, l’hybride rechargeable reste une technologie pesante qui rend les chevaux toujours moins fougueux. Dommage, car le comportement routier de la DS4 apparaît efficace grâce à une monte pneumatique de qualité et des trains roulants affûtés. Cependant là encore, la masse impose des compromis par rapport à la version thermique Puretech 225 que nous avons pu essayer. Les prises d’appuis sont moins franches et l’auto moins agile. Elle privilégie le confort, d’excellent niveau, surtout lorsque l’on actionne le mode dédié permettant d’activer le pilotage de suspension par caméra.
La technologie se montre réellement efficace, particulièrement pour les petites irrégularités. On en vient à regretter que l’on ne puisse pas en bénéficier sur les autres modes, notamment en 100% électrique. Sur autoroute, elle fait valoir un silence de fonctionnement irréprochable tant du point de vue des bruits d’air que mécaniques. Nous avons relevé une consommation batterie déchargée de 6,7 litres aux 100 km. Un chiffre qui se situe dans la moyenne des compactes hybrides rechargeables, sans plus.
Nous n’avons pas eu le loisir de tester complétement les aides à la conduite pendant l’essai, mais il faut dire que toutes les fonctionnalités annoncées, comme la préconisation de vitesse en virage, n’étaient pas encore fonctionnelles sur notre modèle d’essai de présérie.
Acheter la DS4 PHEV 225
Qui dit voiture de luxe ambitieuse dit tarif ambitieux. Notre modèle d’essai doté de la motorisation hybride et de la finition de lancement La Première la plus haut de gamme affiche un tarif supérieur à 50 000 €, ce qui est considérable pour une compacte : même la Mercedes Classe A 250 e et l’Audi A3 TFSI e, ses concurrentes directes, n’offrent pas de variantes aussi chères !
Il convient cependant de préciser que la version La Première compte presque tout ce que le catalogue d’équipements du modèle peut offrir, depuis le coffre motorisé avec accès mains libres jusqu’à la conduite semi autonome en passant par la sellerie cuir étendue « Brun Criollo ». La gamme démarre à un tarif moins stratosphérique de 38 200 € en version Bastille +, soit 3 400 € de moins que la Classe A en finition Style Line. L’équipement dans cette définition est déjà très correct avec en série la suspension pilotée par caméra, l’instrumentation numérique, le système multimédia avec écran 10 pouces ou les jantes alliage de 17 pouces.
Ce n’est cependant qu’à partir du niveau de finition Trocadéro à 43 400 € qu’elle bénéficie des équipements les plus évolués comme l’affichage tête haute, l’écran tactile Smart Touch ou l’entrée mains libres avec déploiement des poignées. A noter par ailleurs que la DS4 reçoit en série le chargeur 7,4 kW qui permet de recharger en 1 h 45.
DS4 PHEV 225 : l'avis de Clubic
Paradoxale, la DS4 marque des points où on ne l’attendait pas : la qualité de fabrication et de réalisation, chasse gardée habituelle des spécialistes établis du luxe. Son habitabilité et son confort font également partie de ses qualités marquantes tandis que sa dotation technologique est enfin au goût du jour.
On est un peu moins conquis par la motorisation hybride qui ne fait pas d’étincelles, notamment par rapport à la Classe A hybride, à la fois plus performante et dotée d’une autonomie électrique supérieure. Cependant, la française réussit le principal : offrir un niveau général de prestation qui en fait une véritable auto de luxe et plus une compacte généraliste déguisée comme sa lointaine devancière.
Fiche technique DS4 PHEV 225 La Première
Prix et équipement
Prix DS4 PHEV 225 La Première : 51 500 €
Bonus écologique : 0 € (Tarif supérieur à 50 000 €)
Equipement de série :
- Affichage tête haute
- Caméra de recul 360°
- Chargeur par induction
- Chargeur embarqué 7,4 kW
- Conduite semi-autonome
- Jantes Alliage (19 pouces)
- Entrée et démarrage sans clé
- Navigation
- Ouverture mains-libres
- Phares à LEDS
- Sellerie cuir étendu
- Sièges chauffants
- Suspensions pilotées par caméra
Equipement en option :
- Peinture métallisée : 790€ à 900€
- Système Hifi Focal : 1 000€
- Toit ouvrant : 950€
- Vision nocturne : 1 000€