La marque MAN, propriété de Volkswagen, est réputée pour ses productions de camions, de bus et de vans, principalement équipés de moteurs diesel aujourd’hui. Mais le fabricant a annoncé que les choses allaient changer à partir de 2024, quand tous ses employés seront convertis à la fabrication de poids lourds électriques.
MAN, qui espère jouer un rôle majeur dans la construction de camions et bus électriques en Europe, joue son avenir sur cette transition.
Le tout-électrique à partir de 2024
Man Truck and Bus, filiale du groupe VW, a annoncé vouloir remplacer ses gammes de produits à propulsion diesel par des véhicules à propulsion électrique à partir de 2024. À cette date, les chaînes d’assemblage de la marque devront être intégralement converties à la production de véhicules électrique, et l’ensemble des employés formés aux nouvelles méthodes de production. Pour l’heure, MAN produit déjà quelques véhicules électriques, mais il s’agit encore d’une activité mineure. D’ici trois ans, la situation devra donc s’être inversée dans les usines allemandes et européennes de la marque, qui pourraient cependant conserver une capacité de production de véhicules diesel pour certains usages particuliers.
Dans un premier temps, MAN prévoit de commercialiser des poids lourds capables d’effectuer des voyages de 500 km d’une traite, avant de proposer des autonomies de 700 puis 1 000 km. Des performances certes intéressantes, mais qui restent mal adaptées au transport international européen. La marque pourrait cependant se démarquer sur le marché du transport logistique urbain et périurbain, mais surtout sur le secteur des transports en commun. En effet, MAN prévoit que, en 2030, 90 % des bus de ville vendus en Europe seront à propulsion électrique.
MAN joue son va-tout
Si MAN espère jouer un rôle majeur dans le marché de renouvellement des bus, cars, vans et camions de transport, la filiale de Volkswagen a bien conscience qu’elle joue surtout son va-tout avec le tout-électrique. Pour MAN, la situation est d’autant plus compliquée que cette décision stratégique a été imposée par la maison-mère VW, qui voit sur le long terme, mais entraîne de lourdes contraintes à court terme. Mise sous pression par le groupe VW, MAN Truck and Bus a récemment vendu une de ses usines allemandes, et a été contraint de supprimer 3 500 emplois.
Volkswagen attend des résultats rapides, ce qui pousse MAN à effectuer des choix radicaux, sans retour en arrière possible. En pariant sur le tout-électrique, la filiale coupe tous ses investissements dans les moteurs thermiques, mais également dans la propulsion hydrogène, jugée trop coûteuse. En espérant pour elle que l’ensemble du marché, dans la décennie à venir, s’aligne sur les mêmes conclusions.
Source : Electrek