Alors que la 5G se rapproche mois après mois de sa commercialisation française, le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, a été interrogé sur la relation entre les opérateurs, favorisés par le gouvernement, et les entreprises.
La 5G est destinée à révolutionner les usages existants et à en créer de nouveaux. De nombreux secteurs, comme ceux de l'automobile, des transports, de la santé ou de la mobilité au sens large, vont bénéficier de ses bienfaits. Sauf que les industriels, considérés par les opérateurs, le régulateur et le gouvernement comme devant être les premiers bénéficiaires logiques de la 5G, crient leur peine d'avoir été écartés de la procédure d'attribution des licences 5G.
Les industriels ont déjà été privés de 4G...
Le président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), Sébastien Soriano, donne justement son avis sur la mise à l'écart des industriels dans une interview accordée à nos confrères de l'Opinion, ce 29 avril. « Ils seront au cœur de l'attribution de la 5G car l'ensemble des acteurs de l'économie seront à l'avenir utilisateurs de réseaux liés à l'internet des objets », concède-t-il.Sauf que le gouvernement a décidé de réserver les licences 5G aux opérateurs, qui n'irriguent toujours pas les industriels, inquiets, de la 4G ! « Leur cœur de métier c'est le marché grand public, pas celui des entreprises, or l'avenir se trouve sûrement là », soutient Sébastien Soriano, sous-entendant - peut-être - qu'il aurait pu en être autrement. Le président de l'Arcep prend l'exemple de SNCF Réseau qui, grâce à l'IoT, indique pouvoir augmenter de 20 % la fréquence de passage des trains sur les voies, via une gestion plus fine du trafic.
...et veulent cette fois bénéficier de la 5G
« La réalité est qu'elles ne sont pas encore prêtes pour la 5G. L'an dernier, l'Arcep leur a offert la possibilité de réaliser des pilotes en 5G, sans grand succès », évoque Soriano au sujet des entreprises. « À court terme, ce n'est donc pas plus mal de réserver la 5G aux grands opérateurs télécoms ».L'intérêt est donc de ne pas reproduire les mêmes erreurs qu'avec la 4G, et que les opérateurs puissent cette fois « faire du sur-mesure pour répondre aux besoins des entreprises », qui auront besoin des avantages procurés par la 5G.