Alors que 28 États membres se sont mis d'accord au début du mois d'avril, la Commission européenne devrait prochainement établir les contours d'utilisation de la bande 26 Ghz, priorité de l'UE.
La Commission européenne devrait bientôt publier sa décision visant à établir les conditions techniques pour l'utilisation de la bande millimétrique 26 Ghz, annonce l'Agence nationale des fréquences (ANFR) ce 29 avril 2019. La décision, déjà adoptée par les États membres le 11 avril dernier, prendra un caractère obligatoire avec une attribution des autorisations 5G dans au moins 1 Ghz de la bande 26 Ghz avant la fin de l'année 2020, en fonction de la demande du marché. Le but, pour la Commission, est de créer les conditions d'un vrai marché unique de la 5G en Europe.
Bande 26 Ghz : gare à la saturation
Pour remettre les choses dans leur contexte, précisons qu'avec la 5G, trois bandes de fréquence vont être mises à contribution, chacune avec leurs propres spécificités. La 700 Mhz, par exemple, est déjà attribuée depuis 2015 et même utilisée par plusieurs opérateurs français pour la 4G. La bande 3,5 Ghz, elle, commence à grimper dans les débits, même si sa pénétration dans les bâtiments est moins efficace. Elle est par ailleurs la bande générique de la 5G.La bande 26 Ghz, elle, constitue la fréquence la plus élevée, à tel point que l'on peut comparer son débit à celui de la fibre. Elle permet de monter très haut dans les débits sur une zone rétrécie, ciblée. Le problème, c'est qu'elle est déjà utilisée au sein de secteurs technologiques pointus comme la recherche spatiale, le service fixe par satellite ou divers services scientifiques. De fait, elle est à réglementer si on ne veut pas qu'elle soit encombrée.
L'Union européenne doit trancher sur le niveau d'autorisation d'utilisation à appliquer
L'UE veut donc instaurer un cadre réglementaire qui puisse accorder des autorisations individuelles exceptionnelles d'exploitation 5G, « à l'exemple des autorisations attribuées par l'Arcep aux opérateurs mobiles en France », note l'ANFR.Compte tenu des caractéristiques de la bande et du potentiel de la technologie, l'Agence indique ainsi avoir sollicité la Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications (CEPT), afin qu'elle puisse établir les conditions d'une bonne harmonisation entre une autorisation générale (des bandes libres) et une combinaison entre autorisations individuelles et générales.