La campagne officielle pour les élections municipales et cantonales s'est ouverte lundi 25 février 2008, les deux tours étant fixés les 9 et 16 mars. Comment et avec quels outils les principaux partis politiques français, Union pour un mouvement populaire (UMP), Parti socialiste (PS), Mouvement démocrate (MoDem), Verts, Parti communiste (PC) et Front national (FN), investissent la campagne sur Internet ?
UMPnet, la fédération numérique
Toujours affûtée en matière de marketing politique, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) a mis en ligne, en janvier, à l'issue de la conférence de rentrée du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, sa plate-forme participative dédiée aux municipales : UMPnet.org. Cette « fédération numérique » s'appuie sur les technologies du web 2.0 et adapte le concept de réseau social à la cause politique : programmes des candidats, débats de campagne, animation d'un réseau de contacts, adhésion (lien vers la rubrique dédiée du site national u-m-p.org) et dons (lien vers ump-don.com).
Un seul mot d'ordre : mobilisation. « Toutes les villes de France métropolitaine et d'outre-mer sont cartographiées sur ce site. Nous invitons (les internautes) à s'inscrire dans la ville où ils habitent. Ils découvriront ainsi le candidat soutenu ou investi par l'UMP pour les prochaines élections et pourront le soutenir en participant aux réunions, aux débats en ligne et aux différentes activités de sa campagne », souligne Thierry Solère, secrétaire national en charge d'Internet au sein de l'UMP.
Le site UMPnet.org, hébergé par Agarik, s'appuie sur la plate-forme Adfluence d'Adven, utilise Dailymotion pour la vidéo et la solution de cartographie de .
Le PS opte pour WordPress
Comme l'a déclaré Vincent Feltesse, secrétaire national adjoint aux TIC du PS, « la présence sur le web aura un impact non négligeable dans les échéances électorales à venir ». Dans ce contexte, parallèlement à son site web national (parti-socialiste.fr) et à son service de « blogs clés en main » proposé aux fédérations, sections, élus et candidats, le Parti socialiste a mis en ligne, en janvier, le blog dédié municipales2008.parti-socialiste.fr.
Le blog municipales2008.parti-socialiste.fr s'appuie sur la version multi-utilisateur de WordPress.org, WordPress MU, un logiciel sous licence libre (GPL) dont les développements sont soutenus par la société américaine Automattic. Pour les vidéos, Dailymotion est utilisé, les contenus sont sous licence Creative Commons. Enfin, le site est hébergé par Interfaces.
Le MoDem reste ouvert et les Verts font le choix du libre
Formé en juin 2007 par le centriste François Bayrou, le Mouvement démocrate a intégré à la rubrique « évènements » de son site officiel, un fil d'actualités de campagne. Le système de gestion de contenu utilisé est, semble-t-il, OpenCms de l'éditeur allemand Alkacon Software. Pour la vidéo les solutions française, Dailymotion, et américaine, YouTube, sont utilisées. D'autres outils équipent la plate-forme dont la solution de liens contextuels Snap Shots.
De leur côté, les Verts ont intégré une rubrique dédiée à leur site national. On y trouve une agrégation de liens vers les sites des candidats Verts, agenda, actualités et thématiques de campagne. Le site qui utilise SPIP, système de publication libre, distribué sous licence publique générale (GPL), est hébergé par Ouvaton Coop SA. Quant aux contenus, ils sont couverts par une licence Creative Commons.
Le PCF veut rester actif en ligne, le FN manque-t-il de moyens ?
A bout de souffle le Parti communiste français ? Hors ligne peut-être, en ligne le PCF reste actif. Le site national intègre un espace dédié aux municipales et cantonales, à l'actualité des candidats PC aux élections. Comme les Verts, le PCF utilise le système de publication SPIP et propose ses contenus sous licence Creative Commons. Enfin, l'hébergement est assuré par NetAktiv.
Quant au Front national, il n'a pas, à ce jour, mis en ligne de site dédié aux municipales, ni intégré d'espace spécifique sur son site officiel frontnational.com réalisé par le pôle communication du FN et hébergé par Online.net.
A Paris, le vlog de Bertrand Delanoë fait de l'ombre à Panafieu2008
Candidat à sa réélection, le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a choisi de présenter son projet aux internautes par le biais d'un vidéo blog édité par la Fédération de Paris du Parti socialiste. Comme UMPnet.org, ce vlog s'appuie sur les technologies du web 2.0 (Ajax, flux RSS, vidéos, etc.) et la notion de communauté en ligne. Sur bertranddelanoe.net/vlog-paris/, les internautes peuvent prendre connaissance du programme du candidat, regarder témoignages et chroniques de campagne. Il peuvent également participer à des débats, s'abonner à la lettre d'information ou encore accéder à la liste des candidats socialistes des arrondissements.
Publié sous WordPress, ce vlog est hébergé par OVH et Bearstech, tandis que la société AF83 est chargée de la programmation. Face au maire sortant, la candidate de l'UMP, Françoise de Panafieu, a mis en ligne à la suite de l'inauguration de son QG de campagne, rue Saint-Antoine, Panafieu2008, un site plus classique hébergé par French Connexion Inc-Domaine.fr, la société Idéecom étant chargée de la publication.
Bientôt un haut-commissaire au développement numérique ?
Le rapport de la commission pour la libération de la croissance française présidée par Jacques Attali, remis en janvier au Président de la République, préconise des mesures phares en faveur du développement numérique, dont la création d'un poste de haut-commissaire au développement numérique, faute de « ministre internet » ?
Lors de l'édition 2006 du Web3, réunion annuelle des acteurs du Web et de l'écosystème numérique organisée par Loïc Le Meur, Nicolas Sarkozy avait dit « non » à la création d'un tel poste. Aujourd'hui, à la veille des municipales 2008 et d'un éventuel remaniement ministériel, la rumeur persiste : Thierry Solère, responsable Internet à l'UMP, pourrait-il devenir ministre du domaine ?