Kewego et Canal+ enterrent la hache de guerre

Alexandre Laurent
Publié le 21 mars 2008 à 09h01
00500097-photo-kewego-canal.jpg
Editeur de sites de partage et de diffusion de vidéos proposées par les internautes, Kewego annonce cette semaine la signature d'un accord selon les termes duquel il s'engage à adopter une technologie de type « finger printing », pour détecter de façon proactive la mise en ligne de contenus tels que les Guignols de l'Info ou Nulle part ailleurs, appartenant au groupe Canal+. Ce dernier a assigné en justice Kewego en mai 2007 pour « contrefaçon et parasitisme » et réclamait le versement de 1,5 million d'euros en guise de réparations.

Régulièrement engagée devant les tribunaux, la responsabilité des hébergeurs de vidéo dépend, au titre de la Loi sur la confiance dans l'économie numérique (LCEN), de leur ignorance du caractère illicite des contenus soumis par les utilisateurs et de leur promptitude à agir en cas de détection de fichiers litigieux. Moins connu du grand public que ses concurrents YouTube ou Dailymotion, Kewego opère des services d'hébergement vidéo en marque blanche pour des sociétés comme M6 (Wideo), eBay ou Le Parisien.

Kewego s'engage donc à intégrer à son réseau un système de détection et de blocage des vidéos appartenant à Canal+. Afin de garantir l'efficacité de ce dispositif, le groupe média fournira à l'hébergeur une base de données comprenant les empreintes numériques de ses contenus, de façon à ce que Kewego n'ait qu'à analyser la signature des vidéos qui lui sont soumises par ses utilisateurs pour détecter la propriété intellectuelle de Canal+, et bloquer systématiquement la mise en ligne. Cet accord met fin à l'action en justice intentée par Canal+ en mai dernier.

Les modalités techniques de cet arrangement n'ont pas été précisées, mais il est probable que, comme dans le cadre de l'accord passé entre Canal+ et Dailymotion, la technologie « Signatures » de l'INA soit impliquée. Celle-ci consiste à enrichir chaque vidéo produite par un média d'une signature numérique, stockée par la suite dans une base de données. Les hébergeurs n'ont alors qu'à mettre en place un dispositif de détection et de comparaison automatiques de ces signatures pour bloquer sans coup férir les contenus des ayant-droits partenaires.

Bien que la LCEN suppose une modération a posteriori des contenus soumis par les utilisateurs aux services d'hébergement vidéo, ces derniers sont régulièrement l'objet d'attaques de la part des éditeurs de contenus.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles