Editeur de sites de partage et de diffusion de vidéos proposées par les internautes, Kewego annonce cette semaine la signature d'un accord selon les termes duquel il s'engage à adopter une technologie de type « finger printing », pour détecter de façon proactive la mise en ligne de contenus tels que les Guignols de l'Info ou Nulle part ailleurs, appartenant au groupe Canal+. Ce dernier a assigné en justice Kewego en mai 2007 pour « contrefaçon et parasitisme » et réclamait le versement de 1,5 million d'euros en guise de réparations.
Régulièrement engagée devant les tribunaux, la responsabilité des hébergeurs de vidéo dépend, au titre de la Loi sur la confiance dans l'économie numérique (LCEN), de leur ignorance du caractère illicite des contenus soumis par les utilisateurs et de leur promptitude à agir en cas de détection de fichiers litigieux. Moins connu du grand public que ses concurrents YouTube ou Dailymotion, Kewego opère des services d'hébergement vidéo en marque blanche pour des sociétés comme M6 (Wideo), eBay ou Le Parisien.
Kewego s'engage donc à intégrer à son réseau un système de détection et de blocage des vidéos appartenant à Canal+. Afin de garantir l'efficacité de ce dispositif, le groupe média fournira à l'hébergeur une base de données comprenant les empreintes numériques de ses contenus, de façon à ce que Kewego n'ait qu'à analyser la signature des vidéos qui lui sont soumises par ses utilisateurs pour détecter la propriété intellectuelle de Canal+, et bloquer systématiquement la mise en ligne. Cet accord met fin à l'action en justice intentée par Canal+ en mai dernier.
Les modalités techniques de cet arrangement n'ont pas été précisées, mais il est probable que, comme dans le cadre de l'accord passé entre Canal+ et Dailymotion, la technologie « Signatures » de l'INA soit impliquée. Celle-ci consiste à enrichir chaque vidéo produite par un média d'une signature numérique, stockée par la suite dans une base de données. Les hébergeurs n'ont alors qu'à mettre en place un dispositif de détection et de comparaison automatiques de ces signatures pour bloquer sans coup férir les contenus des ayant-droits partenaires.
Bien que la LCEN suppose une modération a posteriori des contenus soumis par les utilisateurs aux services d'hébergement vidéo, ces derniers sont régulièrement l'objet d'attaques de la part des éditeurs de contenus.