La commission européenne vient de donner son feu vert, après des mois d'enquète, à l'opération de fusion entre Sony Music et BMG. Les majors occupent aujourd'hui une place prépondérante dans l'industrie du disque qui leur permet de revendiquer, en Europe, quelques huit disques vendus sur dix. Sony Music, qui avait auparavant absorbé Columbia & Epic, était jusqu'à présent la seconde plus grosse maison de disque derrière Universal. Cette fusion qui donnera naissance à Sony BMG ne va pas effriter la suprématie d'Universal, puisque Sony BMG restera second mais avec cette fois-ci plus de 20% de parts de marché.
Sony Music, tout comme BMG (filiale de l'allemand Bertelsmann), présentent cette union comme une solution visant à affronter les problèmes liés à la contrefaçon et au piratage galopant qui freineraient leurs ventes. Les labels indépendants et autres petits producteurs voient ce mariage d'un très mauvais oeil craignant une plus large entente sur les prix entre les quatre majors qui se partagent le gâteau. Bien qu'initialement opposée à cette fusion estimant dès le mois de février qu'elle risquait de déboucher sur "une position dominante collective des grosses sociétés de production musicale sur les marchés du disque", la commission européenne a fait un spectaculaire virage à 180°. Il faut dire que les équipes de Mario Monti ont été largement désavouées par la justice européenne qui a, à trois reprises, estimée que les vétos émis par la commission à des opérations de fusion étaient sans fondement. Les labels indépendants ont déjà fait savoir qu'ils envisagent de contester la décision de l'UE par voie de justice.