Faute de réponse satisfaisante à sa proposition sous trois semaines, Microsoft affirme qu'il lancera une offre publique d'achat hostile sur le portail américain Yahoo. L'ultimatum est fixé au 26 avril prochain, date à laquelle le conseil d'administration de Yahoo devra avoir pris une décision concernant la proposition de rachat formulée par le numéro un mondial des éditeurs fin janvier. Fixée à 31 dollars par action, cette offre valorisait le portail américain à hauteur de 44,6 milliards de dollars, soit une prime de 62% par action, lorsqu'elle a été formulée. A la clôture des marchés vendredi, elle représentait encore une transaction de plus de 41 milliards de dollars.
« Si nous n'avons pas conclu un accord d'ici trois semaines, nous serons obligés de prendre contact directement avec vos actionnaires, voire d'engager avec eux l'ouverture d'une procédure pour faire élire un autre conseil d'administration », écrit aux dirigeants de Yahoo Steve Ballmer, PDG de Microsoft, dans une lettre datée du 5 avril, avant de rappeler que, pendant les deux mois qui ont suivi l'offre de l'éditeur de Redmond, les parts de marché de Yahoo se sont effritées, dans un contexte économique de plus en plus morose.
Début février, le conseil d'administration de Yahoo avait choisi de refuser l'offre formulée par Microsoft, au motif que celle-ci ne valorisait pas suffisamment « sa marque, son importante audience au niveau mondial, ses significatifs investissements dans les plateformes publicitaires et ses perspectives de croissance ». Microsoft maintient pour sa part que sa proposition est « généreuse » et qu'il n'y a pas lieu de la relever, d'autant que les discussions engagées par Yahoo avec d'autres acteurs de l'Internet comme AOL, News Corp. ou Google ne semblent pas avoir abouti.
Las de cet attentisme, Microsoft menace donc d'ouvrir les hostilités à partir du 26 avril prochain, en passant outre l'avis des dirigeants de Yahoo. Cette décision impliquerait une probable dissolution du conseil d'administration actuel de Yahoo, qui ne faciliterait pas la fusion et la création de synergies entre les équipes des deux groupes. Yahoo n'a pour l'instant pas commenté cette annonce.