Traditionnellement, l'opérateur mobile achète en gros des téléphones à un fabricant, et les revend nettement moins cher à ses clients, en partant du principe qu'il compensera cette subvention grâce aux revenus générés par les abonnements souscrits lors de l'acquisition du terminal. C'est ce qui permet de trouver en boutique des terminaux hauts de gamme à moins de 100 euros. Avec l'iPhone, Apple a bousculé ce modèle bien ancré dans les moeurs, et instauré des règles sans précédent dans l'histoire de la téléphonie mobile, avec des accords de distribution exclusifs, négociés pays par pays.
Au lieu de subventionner les terminaux, les opérateurs partenaires doivent en effet rétrocéder à Apple une partie des revenus générés par les abonnements vendus avec l'iPhone. Selon les pays, la firme de Cupertino prélèverait jusqu'à 30% de ces revenus, ce qui permet à Apple de maximiser les recettes générées par chacun des iPhone vendus dans le circuit des opérateurs mobiles. Ce modèle interdit toutefois aux opérateurs de subventionner l'achat de l'iPhone, et ce dernier conserve un prix relativement élevé : 399 dollars aux Etats-Unis, ou 399 euros en France, pour un modèle 8 Go.
En France, Orange aurait vendu environ 100.000 iPhone, un score que l'opérateur considère comme satisfaisant mais qui ne correspond peut-être pas tout à fait aux attentes d'Apple. De façon à augmenter les ventes globales d'iPhone, la firme de Cupertino serait donc maintenant prête à envisager de revenir à un modèle de distribution classique : l'opérateur pourrait ainsi subventionner l'achat d'un iPhone, qui verrait son prix baisser de façon substantielle.
En Allemagne, il est aujourd'hui possible d'acheter un iPhone à partir de 99 euros si l'on accepte de s'engager pour douze mois à un forfait de communications facturé environ 80 euros par mois. Une baisse de prix similaire a également été consentie en fin de semaine dernière en Angleterre. La France s'apprêterait-elle à suivre le même chemin ? Louis-Pierre Wenes, directeur exécutif d'Orange pour la France, et Alice Holzman, directeur marketing de l'opérateur, se seraient en effet rendus, selon Les Echos, à Cupertino, au siège d'Apple, pour discuter des modalités d'une baisse de prix de l'iPhone en France.
Autoriser la subvention opérateur permettrait sans doute à Apple d'augmenter rapidement les ventes d'iPhone. En contrepartie, le fabricant perdrait tout intérêt à négocier des exclusivités pays par pays autour de son premier téléphone mobile.
