La normalisation des échanges culturels sur Internet serait-elle au goût du jour ? C'est en tout cas ce que semble démontrer une étude concernant le marché de la vidéo à la demande sur Internet, révélée à Cannes par le Centre national de la cinématographie (CNC).
D'après cette étude, les 45 services en ligne qui permettent de visionner des films via internet auraient vu leur chiffre d'affaires doubler en 2007, atteignant 29 millions d'euros. Ceci représenterait, sur un panel de quelque 2500 films allant de trois à cinq euros, plus de huit millions de transactions. Un résultat qui aurait essentiellement profité, pour près d'un tiers, aux sites distribuant des films pour adultes.
Avec la multiplication des offres dites « normalisées », l'industrie du cinéma espère ainsi limiter les pertes induites par le téléchargement illégal. Avec la VOD ou les accords entre auteurs, éditeurs et distributeurs, comme celui signé en octobre 2007 aux États-Unis par le site de partage de vidéos DailyMotion et le site communautaire MySpace, propriété de News Corp, Microsoft et Walt Disney entre autres, des solutions se dessinent enfin. Pourtant, le problème du téléchargement illégal perdure. Et pour cause, « les droits européen et américain sont assez similaires: l'intermédiaire technique, l'hébergeur ( le site de partage ), peut stocker du contenu sans être inquiété, du moins en l'absence de toute notification, même une simple lettre recommandée, lui intimant de le retirer », précise Winston Maxwell, un avocat associé du cabinet américain Hogan & Hartson, interrogé par Reuters.
Reste donc le projet de loi Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur l'internet ), soutenu par Christine Albanel, la ministre de la culture qui a d'ailleurs profité du Festival de Cannes pour relancer le débat sur cette loi antipiratage devant être présentée au conseil des ministres mercredi 11 juin après délibération du Conseil d'État. Un projet pourtant déjà fragilisé par la décision des eurodéputés de considérer la riposte graduée comme contraire aux droits de l'homme. Y aurait-il une autre issue ?