L'Europe se voudrait-elle fermée aux innovations étrangères en matière de technologies de l'information? Car les États-Unis et le Japon annoncent, d'après Reuters, saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant ce même marché européen.
Les plaignants ? Des géants tels que l'américain Hewlet Packard ou le japonais Canon qui estiment que la politique de prix de l'Union européenne (UE) sur ce marché, viole un accord conclu par 70 États, à l'OMC (WTO), sur les technologies de l'information (ATI). Ce texte a, en 1997, éliminé les droits de douane sur une grande partie des produits technologiques à usages multiples. Problèmes: les écrans plats d'ordinateur, les décodeurs avec accès à internet et les imprimantes numériques multifonctions, objets de la plainte, n'étaient pas encore commercialisés et ne seraient donc pas concernés par l'accord. « Alors que les changements technologiques ont donné des fonctions multiples à un produit, comme l'appareil photo numérique qui enregistre également la vidéo, ces produits sont devenus objectivement différents », insiste Bruxelles.
En conséquence, les États-Unis jugent que l'attitude de l'UE impose en fait « des taxes à l'innovation, (ce) qui pourrait altérer le développement des technologies de l'information ». Ils estiment à 70 milliards de dollars les exportations mondiales de ces trois produits de haute technologie en 2007. « L'UE devrait travailler avec les États-Unis à promouvoir les nouvelles technologies et ne pas chercher des trouvailles protectionnistes pour appliquer de nouvelles taxes à ces objets », ajoute Susan Schwab, la représentante pour le Commerce des États-Unis.
L'Europe, de son côté, en appelle à renégocier et à mettre à jour cet accord (ATI) de 1996. Au nom du principe de précaution ?