A la suite de Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, s'engage en faveur du blocage des sites pédopornographiques. « Nous ne pouvons tolérer cette exploitation sexuelle des enfants qu'est la cyber-pédopornographie. Nous nous sommes mis d'accord : l'accès aux sites à caractère pédopornographique sera bloqué en France », a déclaré la ministre, mardi, lors d'un atelier consacré à la lutte contre la cybercriminalité dans le cadre des Assises du numérique chères à Eric Besson.
Comme prévu, les fournisseurs d'accès internet (FAI) sont mis à contribution. Le gouvernement cherche-t-il à faire des prestataires techniques des policiers du Net ? La France se dirige-t-elle vers un filtrage massif et liberticide ? Michèle Alliot-Marie veut « rassurer ». La ministre affirme : « il ne s'agit pas de créer un 'big brother' de l'internet. Il n'a jamais été question de bloquer ou de filtrer tous les sites ; je suis très attachée à cette liberté fondamentale qu'est l'accès à internet ».
Quel dispositif sera mis en oeuvre ? A partir de septembre 2008, une plateforme automatisée « permettra à chaque internaute de signaler automatiquement toute forme de malversation constatée sur internet », des sites pédopornographiques à l'apologie du terrorisme. La plateforme, couplée à un site de prévention, transmettra les informations à la justice « lorsque les faits seront caractérisés », a précisé la ministre. Enfin, « la plateforme, par le biais d'une liste noire, transmettra aux FAI la liste des sites à bloquer. C'est donc l'Etat qui prendra la responsabilité d'informer du caractère pédopornographique d'un site internet en vue de son blocage ». Big Brother vous regarde ?