Promesses non tenues ? En dépit des engagements passés il y a sept ans, lors de l'attribution des Jeux Olympiques à la ville de Pékin, le gouvernement chinois assure toujours le blocage de certains sites Web, rapporte cette semaine l'agence AP. Seraient notamment concernés le site de l'association Amnesty International, certains médias occidentaux comme la BBC, ainsi que les noms de domaine où figure le terme Tibet, même depuis le centre de presse international depuis lequel plusieurs milliers de journalistes ont prévu de couvrir l'actualité de ces Jeux 2008.
Le gouvernement chinois, qui bloque régulièrement l'accès de sa population à certains sites (Wikipedia ou YouTube en ont, parmi d'autres, déjà fait les frais), s'était pourtant engagé à assurer une totale liberté sur le Web à la presse étrangère pendant la durée des Jeux. En avril dernier, deux officiels avaient réaffirmé cette promesse au Comité international olympique.
Il semblerait que celle ci soit finalement nulle et non avenue : le CIO a en effet fait savoir mercredi que la levée du blocage ne concernerait que les sites relatifs à la compétition. « Notre promesse était que les journalistes pourraient se servir d'Internet pour leur travail pendant les Jeux olympiques. Et nous leur avons donné suffisamment d'accès pour cela », a plaidé Sun Weide, le porte-parole du comité d'organisation des Jeux olympiques.
Vécue comme un véritable camouflet par les quelque 5000 journalistes déjà sur place, qui se plaignent en outre de débits particulièrement lents, la situation fera l'objet d'une nouvelle concertation avec les autorités chinoises, a assuré le CIO.
« A neuf jours de la cérémonie d'ouverture, il s'agit d'une provocation supplémentaire des autorités chinoises. Cette situation nous laisse craindre de nombreux cas de censure pendant les Jeux. Nous dénonçons l'immobilisme du Comité international olympique face à cette situation et sommes plus que sceptiques quant à sa capacité à “veiller“ à la diffusion de l'information », vilipende l'association Reporters sans frontières dans un communiqué.