Vers la fin des problèmes (psycho)-moteurs ?
D'abord conçu comme une simple extension au jeu de base, Crysis Warhead a été mis au point par l'équipe hongroise de Crytek. Une équipe qui a si bien travaillé que les responsables du studio ont finalement décidé d'en faire un jeu à part entière, et ce, même s'il ne s'agit pas d'une véritable suite. De fait, le concept, les principes et le déroulement du jeu sont sensiblement identiques à ce que les joueurs de Crysis connaissent déjà. Toute l'aventure se déroule d'ailleurs sur la même île du Pacifique non loin de Taïwan et nous propose d'en découvrir une autre partie dans la peau du sergent Sykes. Surnommé Psycho, ce dernier appartient à la même unité d'élite que Nomad, le héros de Crysis premier du nom. Il doit mener des opérations en parallèle à la progression de ce Nomad et donc affronter lui aussi l'armée nord-coréenne.Les environnements comme les ennemis sont donc très proches de ceux de Crysis et il en va en fait de même pour notre équipement : les armes sont très semblables et Psycho peut compter, comme Nomad, sur la fameuse nanocombinaison pour se sortir d'un mauvais pas. Pourtant, malgré toutes ces similitudes, Crysis Warhead parvient à corriger l'essentiel des défauts de son prédécesseur. Tout d'abord et c'est sans doute le plus important, les (seulement ?) sept niveaux de Crysis Warhead sont plus riches que ceux de Crysis et les temps morts sont moins nombreux pour ne pas dire presque inexistants. Le fil conducteur du scénario est de poursuivre le colonel Ji-Sung Lee de l'armée nord-coréenne alors qu'il supervise la progression d'un mystérieux convoi à travers l'île.
Le travail opéré sur les cartes de Warhead se ressent au niveau du rythme, mais également dans les solutions que l'on peut trouver pour chaque « problème ». Ainsi, la combinaison est globalement mieux intégrée et les joueurs qui aiment changer de style auront de quoi. Il ne faut toutefois pas oublier le surnom de notre héros : Psycho. En effet, même s'il est possible de faire bon usage de la combinaison, Warhead est à la base plus « bourrin » que Crysis. Les ennemis sont généralement plus nombreux et plus agressifs. Ils n'hésitent ainsi pas à se lancer à notre poursuite ou à nous débusquer lorsqu'on essaye de reprendre notre souffle. Même chose du côté de l'équipement de notre très cher Psycho qui peut donc compter sur des armes autrement plus expéditives.
Vous comprenez mieux son surnom de Psycho là, non ?
Si le pistolet-mitrailleur n'est pas forcément le meilleur exemple, l'intégration du lance-grenades est une bénédiction pour les combats contre des blindés. Les habitués noteront aussi que nos fusils sont généralement plus précis, surtout à grande distance. Il en va de même du côté des véhicules avec l'introduction du Véhicule de Reconnaissance Blindé (ou plus simplement VRB). Résistant, celui-ci est doté d'un puissant canon qui nous pousse à joyeusement nettoyer les environs et à moins nous concentrer sur la mission. Enfin, il est important de préciser que contrairement à ce qui pouvait parfois arriver dans Crysis, nous ne sommes que très rarement à court de munitions dans Warhead. Au niveau le plus facile, les recharges que l'on trouve un peu partout se ramassent même automatiquement.
Pour compenser ce défaut tout relatif, Crytek a également misé sur le mode multijoueur. Il a tout d'abord été question d'améliorer le fameux Power Struggle afin de le rendre plus limpide, mais aussi d'ajouter un mode Action Immédiate. S'il n'est guère différent du classique team deathmatch auquel nous sommes habitués, il permet de prolonger le plaisir Crysis sur quelque chose de moins « contraignant » que Power Struggle. Sept nouvelles cartes (soit un total de 21) sont d'ailleurs de la partie pour profiter des deux modes et ces cartes sont de belles réussites avec des combats de véhicules amusants... En espérant bien sûr que les joueurs soient convaincus et que les serveurs ne se dépeuplent pas trop vite. À propos de serveur, il faut préciser que les joueurs de Crysis ne peuvent rencontrer ceux de Warhead en multi : dommage !
Terminons ce test sans prétention par l'inévitable point sur la réalisation technique. Crysis avait effectivement fait couler beaucoup d'encre et les joueurs s'étaient souvent plaint de ne pouvoir le faire tourner « à fond » sur leur configuration pourtant récente. Pratiquement un an après, les joueurs ont évidemment des machines plus puissantes, mais Crytek s'est aussi attaché à optimiser le tout et le résultat, en plus d'être un peu plus esthétique avec des ambiances mieux maîtrisées, nous est apparu plus fluide. Les niveaux de détails ont été renommés en performances, standard, gamer et ultra afin de bien faire comprendre que même le second niveau est très beau et l'ensemble tourne en « gamer » sur un Core 2 Duo à 2,6 GHz épaulé par 2 Go de mémoire vive et une NVIDIA 9800GT.
Conclusion
Commercialisé à seulement 30 euros, Crysis Warhead laisse évidemment à désirer du côté de l'originalité des décors ou des ennemis. Pour autant, les développeurs de Crytek ne se sont pas payés notre tête et les progrès sont bien réels depuis Crysis premier du nom. Si tant est que cela puisse être possible l'aspect graphique profite de quelques améliorations et de paysages plus réussis. La conception même des niveaux est aussi à souligner avec une progression plus étudiée et une certaine variété dans les situations, sachant que le joueur est toujours libre de la méthode à employer. Crysis Warhead est cependant davantage tourné vers l'action et le rentre dedans est souvent la technique la plus évidente pour se sortir du pétrin... Plus qu'une simple extension grâce notamment à son mode multi enrichi, Crysis Warhead justifie pleinement la somme que nous en demande Crytek, même s'il marquera certainement moins les esprits que son ancêtre, il n'est pas moins bon, bien au contraire !Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le