Flash, chef de file d'Adobe
Force est de constater qu'en dépit des reproches que certains lui font, en particulier sur le plan de la gestion des ressources, le lecteur Flash impose sa suprématie sur la Toile. D'après Frédéric Massy, directeur marketing de l'Europe de l'ouest, deux tiers des vidéos diffusées sur le web le seraient par le biais de Flash.
Ainsi, cette technologie est au cœur de tous les logiciels de la suite. Toutes les applications sont effectivement désormais capables d'exporter vers Flash Pro en conservant calques et objets dans l'optique de considérablement faciliter le travail des animateurs. Par exemple, il est maintenant bien plus simple d'adapter au web un document destiné au départ à l'impression. Une fonctionnalité consistant à articuler n'importe quel objet à l'aide d'un squelette fait également son apparition, c'est ce qu'on appelle la cinématique inverse.
Ergonomie et cohésion améliorées
La plupart des logiciels de la suite permettent une navigation par onglets et disposent d'une interface plus ou moins homogénéisée. On regrettera toutefois que tous n'adoptent pas les mêmes améliorations et le même comportement.
Les logiciels de traitement du son et de la vidéo adoptent par exemple une interface sombre tandis que les autres logiciels arborent une présentation beaucoup plus claire. La gestion des palettes quant à elle varie d'une application à l'autre, certaines les intègrent dans des colonnes fixes bien distinctes, d'autres sont amovibles ou recouvrent quasiment entièrement le document à éditer sur les écrans les plus modestes.
En revanche, le principe du lien dynamique, qui permet de répercuter en temps réel les modifications faites sur des fichiers inter-dépendants d'une application à l'autre, a encore été amélioré et assure un gain de productivité substantiel.
Photoshop accéléré par les cartes graphiques
Fonctionnalité très attendue, l'accélération graphique matérielle s'installe dans Photoshop. C'est désormais la carte graphique qui prend en charge bon nombre de calculs et permet d'éditer directement des modèles en 3D sans étape supplémentaire comme c'était le cas auparavant, de changer l'orientation du plan de travail de manière non destructive, et enfin de fluidifier le zoom et le défilement des documents.
Une impressionnante fonctionnalité de redimensionnement intelligente, appelée seam carving, fruit du rachat d'une technologie développée en externe et présentée au salon spécialisé SIGGRAPH 2007, fait également son apparition.
Multitude de nouvelles fonctionnalités mineures
InDesign gagne quelques petits assistants automatiques qui facilitent la mise en page en détectant les dimensions, les marges et les angles des éléments voisins. Ces assistants auraient eu leur place dans les autres applications, comme Dreamweaver, Fireworks et Photoshop, mais ils n'y ont pas été repris. Fireworks justement hérite de guides, qui fonctionnent différemment, un effort d'homogénéisation aurait ici été bienvenu.
Dreamweaver pour sa part comprend dorénavant les fonctions LiveView et LiveCode. La première, basée sur le moteur de rendu Webkit (également utilisé par Chrome et Safari) permet d'obtenir une prévisualisation de la page en cours d'édition directement au sein du logiciel, la seconde permet de visualiser en temps réel quelles portions de codes sont impliquées au cours de la navigation, de quoi faciliter le débuggage et les modifications.
OnLocation enfin, qui permet d'acquérir de la vidéo depuis une grande variété de caméras professionnelles, intègre un outil de transcription automatique qui analyse la bande son d'un plan et qui, par reconnaissance vocale, écrit le dialogue sous forme de texte. Il est alors possible de chercher et de naviguer dans le plan à l'aide d'une simple recherche textuelle, impressionnant !
Un effort d'homogénéisation malheureusement partiel
Cette gamme intègre donc quelques nouveautés attendues et bienvenues, Adobe promettant d'être à l'écoute des demandes de ses clients. On regrette toutefois que l'homogénéisation promise ne soit que partielle, on sent en particulier la démarcation entres les applications issues du rachat de Macromedia et celles natives de la firme californienne. Par ailleurs, aucune information n'a été communiquée sur d'hypothétiques améliorations de la gestion des ressources, même si Denis-Pierre Guidot, ingénieur chez Adobe, reconnait que 4 Go de mémoire vive ne sont pas de trop en situation de production.
Aujourd'hui pour les professionnels, demain pour le grand public ?
Enfin, bien que tous ces logiciels, compte tenu de leur tarification et de leur cible, s'adressent à un public averti, on peut s'attendre d'une part à ce que certaines des améliorations introduites dans cette suite se retrouvent prochainement dans des produits grand public, d'autre part à ce que la qualité des créations dont nous sommes tous les jours spectateurs progresse.
Les 13 applications seront disponibles individuellement ou dispercées au sein de 4 packs différents dès le mois de décembre en français. À titre d'exemple, la Creative Suite 4 Master Collection est vendue 3 000 euros en version complète, 1 000 euros en mise à jour depuis la version CS3. Photoshop CS4, Dreamweaver CS4 et Flash CS4 quant à eux sont vendus respectivement en versions complètes 850, 480 et 700 euros.