La branche japonaise de Sony Music Entertainment annonce mardi la mise au point d'un nouveau format optique, le « Blu-Spec CD », tirant parti de certaines des avancées technologiques introduites avec le Blu-ray destiné à la création de CD audio capables de restituer un son de qualité équivalente à celle du « master » sortant du studio d'enregistrement. Sony explique faire appel aux diodes à laser bleu qui servent à la production des disques Blu-ray pour assurer une gravure plus fine, et plus précise, d'un CD qui pourra par la suite être lu dans un lecteur à laser rouge.
Cette technique implique l'utilisation de médias vierges dotés d'une couche spéciale de polycarbonate, mais elle permettrait d'obtenir des disques capables de fonctionner dans n'importe quel lecteur CD ou DVD actuel. Les premiers disques Blu-Spec CD devraient faire leur apparition dans le commerce au Japon aux alentours de Noël, à un prix compris entre 20 et 35 euros. Dans un premier temps, Sony prévoit de lancer une soixantaine d'albums, musique classique (9e Symphonie), jazz (Miles Davis) et rock (voire punk-rock puisque l'on trouvera London Calling de The Clash)..
La méthode évoquée ici n'est pas sans rappeler celle qui avait été mise en oeuvre par Sony et Philips en 1999 pour mettre au point le SACD, ou Super Audio CD qui, déjà, partait du principe qu'en utilisant des polymères différents - et placés en couches plus épaisses - de ceux du CD classique, on pouvait affiner la gravure et la lecture d'informations, et donc augmenter la capacité globale du disque. A la différence du Super Audio CD, pour lequel un équipement spécifique était requis, le Blu-Spec CD devrait pouvoir être lu sur les platines existantes, ce qui renforcera son attrait auprès des mélomanes. Un équipement de qualité supérieure sera toutefois sans doute requis pour sentir la différence qui peut exister entre un CD et un Blu-Spec CD.
Reste toutefois à savoir si, contrairement au Super Audio CD, le Blu-Spec saura fédérer les maisons de disque, qui étudient également la possibilité de mettre au point leurs propres formats optiques haute qualité. JVC et Universal Japon ont ainsi développé le SHM-CD (Super High Material CD) alors qu'EMI a choisi, toujours pour le Japon, de miser sur le format HQCD (High Quality CD). A l'heure où les ventes de musique sur supports physiques s'effondrent tout autour du globe, le salut du CD passera-t-il par les mélomanes, cible de ce type d'offres ?