Ouverte au public jeudi matin, la bibliothèque numérique européenne « Europeana » n'a pas tardé à souffrir de son succès : après avoir encaissé « dix millions de clics par heure », le portail a temporairement été mis hors ligne, avant de revenir sous la forme d'une simple page d'accueil, annonçant le retour prochain des contenus. Initiée en 2005, la bibliothèque Europeana ambitionne de proposer l'accès gratuit à plus de deux millions d'oeuvres de l'esprit : textes, dictionnaires, encyclopédies, mais aussi photos, tableaux ou archives vidéo, les contributions provenant des différentes bibliothèques et institutions culturelles nationales.
« Nous devrions faire d'Europeana un espace de participation interactive et de création à portée de clavier pour ceux qui veulent façonner leur propre contribution à la culture européenne et la partager avec d'autres. Mon objectif est qu'en 2010, Europeana comporte au moins dix millions de références », déclare Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l'information et des médias.
Pour atteindre cet objectif, Bruxelles annonce que 69 millions d'euros provenant du programme-cadre de recherche de l'Union européenne seront affectés à des activités de recherche sur les bibliothèques numériques. Depuis sa création, en 2005, le projet Europeana bénéfice de fonds fournis par la Commission européenne ainsi que par les différents états membres.
Notamment voulu par Jacques Chirac, en 2005, le projet de bibliothèque numérique européenne a longtemps été perçu comme une réaction à l'entreprise « Google Books », dans le cadre de laquelle Google a déjà numérisé près de sept millions d'ouvrages publics et privés, ce qui a parfois valu à la firme la vindicte des éditeurs. « Avec Europeana, nous concilions l'avantage concurrentiel détenu par l'Europe dans les technologies de communication et de réseau avec la richesse de notre patrimoine culturel », résume José Manuel Barroso, président de la Commission européenne.