Reporter Sans Frontière vient de publier son Bilan 2008 de la liberté de la presse dans le monde. Outre les centaines de journalistes arrêtés, agressés ou censurés, l'association recense 60 journalistes tués cette année, 59 blogueurs interpellés et plus de 1700 sites d'information fermés ou suspendus.
Dans son bilan annuel, RSF constate que la baisse des chiffres par rapport à 2007 (86 journalistes avaient été tués) masque mal « une généralisation de l'intimidation et de la censure ». Ainsi, la baisse du nombre de morts en Afrique (3 en 2008, 12 en 2007) s'expliquerait surtout par le renoncement de nombreux professionnels à exercer leur métier. Une répression qui s'exerce de plus en plus à travers la toile. « L'accroissement de l'influence et des potentialités d'Internet s'accompagne d'une plus grande vigilance de certains gouvernements, aux tendances sécuritaires déjà fortes. Les pays répressifs se dotent chaque année de nouveaux outils, permettant le traçage des données et la surveillance du Réseau. Ce dernier devient peu à peu le champ de bataille des citoyens au regard critique ou des journalistes censurés, et à ce titre représente une menace pour les puissants, habitués à gouverner selon leur bon vouloir et dans l'impunité », explique l'association.
Cette année un homme a même été tué alors qu'il effectuait un simple travail de « journalisme citoyen ». Des actes de censure en ligne ont, par ailleurs, été recensés dans trente-sept pays, notamment en Chine (93 sites censurés), en Syrie (162 sites censurés) en Iran (38 sites censurés). Les sites de partage de vidéos, comme Youtube, Dailymotion ou encore les réseaux sociaux, ont été particulièrement visés par les censeurs officiels cette année.