François Fillon a rappelé que tous les foyers en France devront pouvoir bénéficier d'un accès internet haut débit (512 kb/s à minima), quelle que soit la technologie utilisée, au 1er janvier 2010 au plus tard, et ce pour moins de 35 euros par mois.
Concernant le déploiement de la fibre optique. L'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) devra définir, avant l'été 2009, « un cadre favorable au déploiement massif de la fibre optique en France ». Par ailleurs, le gouvernement a demandé à la Caisse des dépôts et consignations de proposer un nouvel outil de financement à l'attention des collectivités locales qui investiront dans les infrastructures à très haut débit. Quant aux préfets, ils recevront des instructions pour assurer la coordination de l'ensemble. De son côté, Patrick Devedjian, ministre du plan de relance, s'intéressera à la couverture en fibre des nouveaux immeubles.
La surprise concerne la téléphonie mobile : après d'âpres débats concernant le bien-fondé d'un nouvel entrant dans la 3G, le gouvernement a opté pour le compromis : trois lots de fréquences 5 Mhz seront ouverts, deux à tous les opérateurs, tandis qu'un lot sera réservé à un nouvel entrant. Orange, SFR et Bougues Telecom, qui ont chacun versé 619 M€ pour acquérir une licence de troisième génération, ne seront plus seuls. François Fillon estime qu'il s'agit de relancer « la concurrence, sans déstabiliser le marché ». Un premier appel à candidatures devrait être lancé au premier trimestre par l'Arcep. Quant à l'attribution, elle devrait démarrer avant la fin 2009.
Autre sujet de choix : la télévision mobile personnelle. Les « discussions difficiles » entre opérateurs et chaines de TV freinent le processus, a souligné M. Fillon. Une mission va être lancée pour définir, d'ici au 31 mars, « un modèle économique viable » pour la TMP.
Enfin, concernant le passage à la télévision numérique, le Premier ministre a rappelé que l'objectif consiste à cesser la diffusion d'émissions analogiques à échéance du 30 novembre 2011. Des expérimentations sont en cours. Le gouvernement a choisi de porter à 277 M€ le budget alloué au projet sur 3 ans. Le but ? Aider les foyers les plus défavorisés à s'équiper des adaptateurs qui leur permettront de passer au tout numérique. Les modalités seront arrêtées au 31 mai 2009.
Interrogé sur un éventuel remaniement ministériel dans lequel Eric Besson changerait de poste (on parle du ministère de l'immigration), François Fillon a déclaré, sans plus de précisions : « il est indispensable qu'il y est un ministre à l'économie numérique ». Eric Besson, qui n'a pas précisé ses intentions, a néanmoins affirmé que « sa mission » (en tant que responsable de l'économie numérique) n'a pas fait l'objet d'un conflit avec Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'industrie.
