Selon Peter Thiel, qui est désormais aux commandes du fonds d'investissement Clarius Capital, l'opération a capoté pour des questions de valorisation. Après avoir été valorisé plus de 15 milliards de dollars en 2007 lors de l'entrée de Microsoft à son capital, les dirigeants de Facebook se sont basés sur une valorisation plus modeste de leur société, d'environ 9 milliards de dollars, pour faire une offre de rachat en actions de 500 millions de dollars aux dirigeants de Twitter.
Le problème est qu'au même moment, des salariés de Facebook ont vendu leurs stock options sur une valorisation de Facebook estimée entre 2 et 4 milliards de dollars, ce qui aurait refroidi les actionnaires de Twitter, voyant leur propre valorisation divisée par deux ou trois.
A ces éléments, déjà divulgués par Swisher, Peter Thiel ajoute néanmoins que Facebook aurait fait une seconde offre à Twitter, incluant 100 millions de dollars en cash, mais prétextant un manque de conviction du management de Facebook, les actionnaires de Twitter auraient une nouvelle fois refusé.
Malgré l'échec de ce rachat, les dirigeants des deux groupes seraient néanmoins encore en pourparlers, notamment dans le domaine de la publicité, un segment où Facebook développe son propre format, les « social ads » et où Twitter est justement attendu au tournant.
Reste néanmoins à savoir si une valorisation de 500 millions de dollars pour Twitter est bien réaliste quand celle de Facebook ne dépasse plus les 5 milliards de dollars. Selon le classement comScore de janvier, Twitter ne revendique que 6 millions de visiteurs uniques à travers le monde contre plus de 220 millions pour Facebook. A l'image de Yahoo avec Microsoft, Twitter aurait il raté une belle opportunité de rachat ? Des blogueurs américains comme John Battle estiment néanmoins que Twitter pourrait naturellement être racheté par Google, un peu en retard dans les réseaux sociaux, et qui vient justement d'ouvrir son propre fil de twits préfigurant peut être un futur rapprochement entre les deux sociétés...