L'année européenne de l'innovation et de la créativité s'ouvre sur un amer constat : l'Europe a pris du retard sur « ses concurrents » en matière de recherche et de conception de produits et services nés des technologies de l'information et de la communication (TIC).
D'après les chiffres communiqués la semaine dernière par l'exécutif européen, la part du vieux continent sur le marché mondial des TIC est d'environ 34% et la valeur de cette part augmenterait de 4% par an. Toutefois, la valeur ajoutée produite par le secteur au sein de l'Union ne représenterait que 23% du total « en raison de la fragmentation du marché et d'un trop faible investissement dans la recherche ». Ainsi, les investissements publics et privés dans la recherche dédiée aux TIC en Europe représenteraient moins de la moitié des sommes engagées aux Etats-Unis. De plus, les USA attirent cinq fois plus de capital risque que l'UE !
Pour tenter d'inverser la tendance, la Commission européenne va porter le financement annuel du volet TIC de son programme de recherche de 1,1 milliard d'euros en 2010 à 1,7 milliard d'euros en 2013. L'exécutif européen invite, par ailleurs, les Etats membres de l'Union et les entreprises du secteur « à mettre leurs ressources en commun et à intensifier leur collaboration. »
Ces mesures doivent permettre de mieux « exploiter les possibilités qu'offrent désormais l'internet du futur, les services fondés sur le web et la nanoélectronique. Ils ont en effet une importance capitale pour la reprise économique », a déclaré dans un communiqué Viviane Reding, commissaire chargée de la société de l'information et des médias. Avant de conclure : « si l'Europe veut se montrer ambitieuse et prendre l'initiative dans ce domaine, nous devrons doubler les investissements publics et privés dans la recherche sur les TIC d'ici à 2020. »
Aujourd'hui, le secteur des TIC représente 12 millions d'emplois et 6% du PIB au sein de l'UE.