Résultats : Free plus efficace que jamais ?
Pour 2008, Iliad annonce un chiffre d'affaires en hausse de 29% à 1,56 milliard d'euros, doublé d'un bénéfice net de 100,4 millions d'euros, en baisse de 33,4% sur un an. La maison mère de Free explique ce recul par l'intégration d'Alice, racheté fin août dernier, à une période où l'ex filiale de Telecom Italia « brulait le cash » à hauteur d'un million d'euros par jour, selon Xavier Niel|neteco| (détail des résultats : Iliad table sur une forte hausse du résultat net 2009 )|fin|.
Free reste donc la principale locomotive du groupe, avec un nombre d'abonnés en hausse (485.000 recrutés sur l'année), et un ARPU (revenu moyen par abonné) qualifié de « record », à 36,9 euros par mois pour le dernier trimestre 2008.
Fibre : quelques milliers d'abonnés
Pour l'heure, Iliad indique avoir consacré entre 150 et 160 millions d'euros au déploiement de la fibre optique, et n'avoir ouvert son offre commerciale qu'à quelques milliers de clients. Les efforts s'intensifieront au second semestre de l'année, a toutefois déclaré Maxime Lombardini, qui confirme que l'objectif reste de couvrir horizontalement (la fibre arrive au moins au pied de l'immeuble) 70% de Paris au cours du second semestre 2009 et disposer d'une couverture de 4 millions de foyers à fin 2012, pour une facture globale d'un milliard d'euros.
La fibre a donc pris du retard, mais le cadre réglementant son déploiement devrait être mis en place dans les prochaines semaines, espère Iliad, dont la position ne varie pas d'un iota. La firme de Xavier Niel estime toujours qu'il faut baisser le prix de location des fourreaux, faire fibrer chaque immeuble par tous les opérateurs afin que ne se créent pas des zones de monopole et, surtout, permettre aux concurrents de France Telecom d'utiliser une partie de l'espace disponible au coeur de ses noeuds de raccordement et répartiteurs.
A terme, la fibre sera pour Free le moyen de considérablement augmenter ses marges, a répété Thomas Reynaud, directeur financier d'Iliad, qui passeraient d'environ 50% pour un abonné ADSL dégroupé à plus de 80% avec la fibre.
France Télécom : un « délinquant multi-récidiviste »
France Télécom « n'a qu'un point fort, c'est son carnet de chèques », a répété Xavier Niel jeudi, décidément remonté contre un opérateur historique dont « la dernière grande innovation, c'est le minitel ». X. Niel, dont la société vient de joindre ses forces à celles de Vivendi Universal contre France Telecom pour abus de position dominante dans la boucle locale (ADSL), estime que l'opérateur historique n'a pas évolué, et réclame une séparation fonctionnelle entre les « réseaux et les services ».
Mobile : cap sur la 4e licence 3G
Plus que jamais, Iliad se dit prêt à partir à la conquête du marché mobile. Xavier Niel et Maxime Lombardini n'ont toutefois pas renouvelé la fameuse promesse « nous diviserons par deux la facture mobile des foyers français » : jeudi, l'idée était plutôt de convaincre que la firme avait les reins assez solides pour se lancer dans ce nouveau chantier, en parallèle de celui de la fibre. Celui-ci demandera en effet également un investissement d'un milliard d'euros sur les prochaines année.
Dépôt d'un dossier de candidature fin mai, décision du gouvernement au quatrième trimestre : si sa candidature est retenue, Free entreprendrait rapidement de déployer les prémices de son réseau, avec comme objectif d'atteindre le plus rapidement possible un réseau couvrant 25% de la population, seuil à partir duquel l'opérateur pourra mettre en place des accords d'itinérance avec ses concurrents. « Notre objectif, c'est d'avoir le plus rapidement notre réseau, ouvrir notre offre commerciale dès que l'on a les accords d'itinérance, puis profiter des avancées technologiques, d'abord la 3G, mais aussi le LTE », résume Maxime Lombardini.
Partage des points hauts où sont situées les antennes, et partenariats avec des acteurs disposant déjà des infrastructures et autorisations nécessaires permettront un déploiement rapide, assure-t-on chez Iliad. Reste à trouver les deux milliards d'euros nécessaires à la conduite de ces deux projets. La très bonne rentabilité de Free, la mise en place de nouveaux services à valeur ajoutée et des lignes de crédit ouvrant droit à quelque 360 millions d'euros devraient permettre d'assurer l'essentiel, déclare, confiant, le directeur financier d'Iliad. Il faudra cependant aussi jongler avec une dette nette s'élevant à 882 millions d'euros à fin 2008, motivée par les emprunts souscrits pour le rachat d'Alice.