En dépit de son dynamisme, de créations d'emploi et d'investissements toujours soutenus en matière de recherche et développement, le logiciel français doit se préparer à subir le contrecoup de la crise et apprendre à protéger son indépendance. Telles sont les grandes lignes du Truffle 100, palmarès des 100 éditeurs français de logiciels réalisé par Truffle Capital en partenariat avec le cabinet d'études CXP et Mar-Tech & Finance. Une nouvelle fois, Dassault Systèmes, Sopra Group et Cegid s'arrogent les trois premières places du classement.
Sur l'année, le chiffre d'affaires cumulé du top 100 affiche une légère augmentation, passant à 3,8 milliards d'euros en 2008, contre 3,7 milliards en 2007. 87 des éditeurs recensés ont enregistré un chiffre d'affaires en croissance, affirme toutefois le rapport selon lequel cette croissance modérée « souligne le dynamisme du secteur ».
« Cette édition du Truffle 100 met en exergue les difficultés de nos sociétés de logiciel françaises à atteindre la taille critique nécessaire sur l'échiquier mondial pour poursuivre leur croissance en restant indépendants et devenir des leaders sur leur marché ; en témoigne la sortie de 5 nouveaux éditeurs de ce palmarès 2008 dont le numéro 3, GL Trade et le numéro 4 ILOG », commente bernard-louis-roques, directeur général et fondateur de Truffle Capital.
« Une véritable politique industrielle de soutien à nos éditeurs est aujourd'hui vitale et la mise en place d'un véritable Small Business Act européen est la mesure réclamée par les éditeurs depuis plusieurs années », insiste-t-il.
Bien que la consolidation n'empêche pas la création de nouveaux emplois (4000 en 2008) et que la R&D bénéficie toujours de budgets soutenus (700 millions d'euros sur l'année), cette étude montre selon Nathalie Kosciusko-Morizet « que les entreprises françaises du secteur du logiciel n'ont pas atteint, dans leur grande majorité, la taille critique qui pourrait leur permettre de se protéger contre des rachats étrangers et d'envisager sereinement un développement à l'international ». Avec 1,335 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel, le numéro un français reste en effet très loin des pointures américaines du secteur comme Microsoft ou Oracle.