Le 44ème Président des Etats-Unis, Barack Obama, se déclare favorable à la reprise des communications avec Cuba. Est-ce le début de la fin de l'embargo commercial initié en 1962 par Washington contre l'Etat communiste ?
Rompant une fois de plus avec la politique du républicain W. Bush, son prédécesseur, le démocrate Obama a déclaré lundi souhaiter promouvoir « la libre circulation de l'information et des opérations humanitaires au service du peuple cubain. » Si le projet présidentiel est adopté par le Congrès US, les voyages et les transferts d'argent des Cubains-Américains vers Cuba ne seront plus limités. Par ailleurs, les sociétés américaines de télécommunications pourront établir des liaisons (par câble, par fibre optique, par satellite) vers l'Ile aujourd'hui présidée par Raúl Castro, successeur de son frère Fidel. Ces sociétés pourraient également engager des contrats d'itinérance internationale (roaming) avec les opérateurs et réseaux locaux. Quant aux citoyens américains d'origine cubaine, ils pourront souscrire un abonnement télécom pour le compte de particuliers installés à Cuba, a précisé la Maison Blanche.
Les autorités castristes se méfient. Elles réclament avec insistance la levée de l'embargo depuis des années, mais ne supportent pas que le modèle démocratico-capitaliste soit exigé par les Etats-Unis pour en finir avec « ce blocus ». A l'inverse, les opérateurs et les équipementiers américains, d'AT&T à Cisco, étudient avec intérêt la proposition de l'administration Obama. Et pour cause ! En 2007, d'après l'Union internationale des télécommunications (UIT), seuls 11% des habitants de Cuba étaient abonnés à la téléphonie fixe et 2% à la téléphonie mobile. Par ailleurs, moins de 1 Cubain sur 100 disposait d'un accès internet haut débit. Quel potentiel !